Métal l’exposition son et images (mais surtout images)

L’exposition Metal à la Villette, a le mérite d’exister : c’est déjà pas mal, mais comme le professeur Rollin, j’ai toujours quelque chose à dire.

On entre et Robert Plant (Led Zeppelin) nous accueille dans un concert de 73 sur un grand écran, suivi de Black Sabbath qui joue « black sab' » justement.
C’est pour montrer que tout vient de là, ça commence pédagogique : Le triton, l’accord du diable et hop avec une bonne vieille Gibson SG et une pédale de saturation, c’est parti, on fait du hard rock.

Puis c’est suivi d’ une grande salle pleines d’objets « cultes », la batterie de Bonham -de Led Zep’- la basse de Lemmy (Motorhead), un Alien tout chromé, des vitraux moches avec les morts du métal représentés comme des saints.


Le choix artistique de l’expo, c’est de nous plonger dans un univers qui serait « cher aux métalleux » (un parti pris à la légère, parce qu’on est plusieurs à ne pas adhérer au délire religieux avec vitraux moches qui servent d’écrans dans une salle en forme d’abside… ça se veut gothique…


On nous explique rapido dans des mini paragraphe et quelques exemples, les 7 chapelles du hard rock principales, heavy, hard core… -que 7-
Là je me dis « tiens y’a pas glam ?  » « tiens y’a pas thrash? » donc adieu la pédagogie, les vitraux moches servent à diffuser pêle-mêle, des extraits trop courts de concerts, une intro de Metallica, un mini Sepultura « Roots bloody rien », un Axl Rose qui se dandine sur scène, même pas un refrain entier, une phrase de Soulfly, une image de Behemoth…
Un son et lumière tik tok.

Sur cette salle principale censée nous donner des tuyaux sur la suite des événements, y’ rien de concret, trois notes d’ Iron Maiden (emblématique quand même ! ça méritait un peu plus) ACDC ? tombé dans l’oubli, rien sur la fusion (à part le masque utilisé par Infectious Groove), rien sur le stoner, rien sur le grunge, rien sur l’indus… oubliés les Queens of The Stone Age, Living colors, Nirvana, Fishbone, Rage Against the machine, Foo fighters, Rammstein, Anthrax… à part des objets (la guillotine d’Alice Cooper, l’arbalète de Rammstein, des costumes et des accessoires…) et des minutes coupées de gros son.

Et !!! aucun groupe de filles, on peut pas oublier les Runaways !!! Joan Jett, Lita Ford , ni -même si j’étais pas fan- Doro, Vixen, les Donnas, Pat Benatar, Lee Aron, et les protégées de Lemmy ! (au sujet de Lemmy y’a tout un culte, du blabla des objets, là encore, pas une chanson entière de Motorhead), Girlschool, Wendy o’ Williams, rien sur Nashville Pussy (bien copains avec Lemmy), même pas une photo de Ruyter Suys, (on dit d’elle que c’est la version féminine d’Angus Young).

Dans la salle « métal français », ils ont oublié Vulcain !!! cité vite fait les noms, même pas montré les démos qu’on s’échangeait début 90, non à la place, y’a un juke-box moderne avec des gars qui viennent de passer au Hellfest dont tu connais pas le nom, donc en fin de compte à part Lofofora, Mass Hystéria, Loudblast, Gojira et Trust, tu peux toujours chercher un son de Blasphème ou d’ADX, de No return, de MST, Killers, Satan Jokers, Warning, rien. (…et bien sûr pas Witches, mais ça, c’est une autre histoire…)

On aurait pu, par exemple, mettre des casques avec une petit encadré pour montrer le style (pour les gens pas spécialistes), et des anecdotes un peu sympas, et de sons représentatifs des styles… laisser couler un concert entier dans une salle, des longs extraits de Hellfest, bref de la musique puisque c’est bien ça qu’on et venus voir/écouter.

Reste une salle avec des tee-shirts, et une reconstruction de chambre typique de métalleux, riche par contre : y’a un frigo Marshall, une guitare BC rich à 10 000 francs à l’époque, la PS des années 90, un truc cher Black Sabbath, et tout est bien rangé les vinyles, les places de concerts… on était d’accord avec les copains pour dire que chez nous c’était pas comme ça : on avait des démos K7, on dessinait nous même les logos de groupes sur nos vestes en jean, on pouvait pas se payer autre chose, que des instruments Yamaha et Charvel.

On trouve aussi quelques photos avec des métalleux africains et asiatiques pour dire que c’est mondial, mais y’a pas de sons, du coup on se demande à quoi peut bien ressembler du métal africain…

Le truc le mieux réussi finalement, c’est la fresque quand tu sors avec les ramifications explicatives

La prochaine fois faites appel à moi, y’aura du gros son qu’on a le temps d’écouter.


(Au moins l’expo sur Fela on avait deux salles avec des concerts d’une heure si on voulait.)

Runaways

tee-shirt le plus drôle

Batterie de Bonham -Led Zep-

Chapeau de Buckethead et masque d’Infectious groove

On nous signale la mort de Cliff Burton et celle de Lemmy… -choix artistique discutable-

…suivi des vitraux qui deviennent des écrans ; ici, l’écran avec Selputura qui a à peine le temps de dire « bloody roo/ »… de Lofofora seul représentant audio des métalleux français, (avec Trust « antisocial) les autres groupes sont récents, on a zappé les anciens …

Avant de sortir on revient à la pédagogie, voilà comment ça s’est passé. C’est marrant de voir tous ces objets de l’exposition, mais on reste sur notre fin en ce qui concerne les genres et les sons. Ce serait bien d’avoir un groupe fondamental et ses petits, représentatifs de chaque sous-genre.

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