Orange

Madame, Monsieur,
Nous avons un problème de connexion pour notre contrat orange open pro. Qui n’est ni open, ni pro.
Nous avons téléphoné plusieurs fois au 3901 afin de résoudre les problèmes de connexion, qui nous impactent particulièrement, étant donné qu’en cas de coupure, nous n’avons plus, ni internet, ni la télévision, ni la carte bleue.
Ce qui a été un gros problème tout le mois de décembre, plus de connexion CB en fin de soirée, lorsque tous les clients doivent payer, pas de télévision fiable à la retransmission des matchs de coupe du monde, wi-fi quasi inexistante.
Royal, pour un bar rempli de jeunes, les jours de matchs importants ; nous avons eu la désagréable surprise d’interruption de connexion, lors du matche France Angleterre, au moment des buts français, image figée , puis plus rien. Re-belote au match de finale. C’est tragi-comique, et par bonheur, nos sympathiques clients ne nous ont pas lynchés.
En urgence j’ai fait un partage de connexion avec mon téléphone personnel, et j’ai éclaté mon forfait, si bien, que je n’ai plus de 4 G jusque la fin du mois, c’est génial, j’ai un téléphone avec lequel je ne peux plus appeler… Et le chiffre d’affaire mensuel du bar a souffert des non-matchs et de la non-CB. On estime la perte à plus de mille euros.
Les différents appels, n’ont rien donné, on nous a conseillé de « brancher débrancher, attendre, recommencer l’opération, et attendre à nouveau » pour un résultat quasi-nul ; on nous a fait acheter une « airbox » qui sert ? À quoi en fait ? avec pour finir, enfin un interlocuteur sérieux qui nous envoie un technicien le 20 décembre.
Le technicien constate que la ligne de l’ADSL est défectueuse et nous informe que la live box est branchée, sur la fibre, (????) donc, nous lui demandons de tout mettre sur la fibre. Il ne peut pas, car dit-il, il est « technicien ADSL ». Il faut reprendre RV avec un technicien fibre. (Facturé 40 euros?)
A la suite de quoi, je reçois un texto résumé, « votre ligne ADSL est défectueuse, c’est à vos frais de la remettre en état ». Très bien, nous passons dans une boutique orange ce matin, pour découvrir que ce n’est que la partie commerciale, et que personne ne peut nous aider.
Pour finir, devant nos explications agitées, une vendeuse ayant pitié prend RV téléphonique pour nous demain (notez bien que ça, on maîtrise l’opération, car j’ai bien compté, on a déjà fait ça 12 fois depuis le début de notre engagement chez orange). Et nous affirme qu’il n’y a pas de fibre au 65 rue du faubourg saint Denis. Pourtant le technicien d’hier est allé voir à la cave, et si, il y’a bien la fibre. (C’est free qui l’a installée).
La gardienne le confirme aussi, les habitants du passage 65 pour la plupart, nos clients, également.
Nous voilà donc au point de départ, nous avons RV téléphonique demain à 16h . Et je parie qu’on va nous dire de débrancher éteindre, rebrancher rallumer.
Alors voilà ce que je propose avant d’aller chez le concurrent, qui ne sera pas mieux malheureusement, alors à priori on reste fidèles à Orange.
1) Vous envoyez un technicien fibre gratuitement rapidement qui vient remettre tout en fibre comme pour nos voisins et qui ne part pas avant d’avoir fait fonctionner TOUT en fibre.
2) Vous faites un généreux geste commercial, conséquent et au regard de la perte de notre chiffre d’affaire.
Espérant que cette lettre aura pour conséquence une issue satisfaisante pour tout le monde, je vous prie d’agréer Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.


PS : changez la musique d’attente de la plateforme téléphonique, elle rend les gens fous

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Prague

A Prague, on peut voir des choses que chaque touriste est obligé de croiser, injonction touristique oblige… jeu pour ceux qui connaissent « trouve le titre de la photo »

En vrac, pont Charles portes et place vieille ville, maison déglingo, synagogues,cimetière juif médiéval, horloge astrologique, gare centrale, théâtre de la première de Don Giovanni de Mozart, parc et château…

Et on peut aussi s’immerger dans leur style de vie très autrichien, bouffe architecture, détails… les pavés sont décorés en croix aux abords des églises et en étoile aux abords des synagogues, ou des ? sens de circulation, mais j’ai pas vu de croissant de lune…ni trop d’immigrés d’ailleurs, y’a bien quelques cousins kabyles en cuisine et des vendeurs vietnamiens dans les mini-markets mais il parlent tchèque très bien. Y’a aussi des murs déco Vasarely dans le métro…

Tout, les trams, le métro impec, la bouffe; les maisons, les supermarchés, tout fait penser aux allemands et aux autrichiens, à part la langue, j’étais pas trop dépaysée…

Et alors pour rien gâcher on avait un super hôtel de l’ère soviet-suprême, que je vous recommande, pti déj compris, 35 euros la nuit :

On a aussi trouvé un bar qui ressemble au Mouton, sauf qu’il y a une scène… et on a vu des timbres rigolos avec le lion qui fait du sax, des belles portes cloutées, et des produits locaux… Kafka est en musée, en statue, en monument… ah ils aiment bien utiliser leur monnaie, du coup la bouffe reste moins chère, faut diviser par 21 ou 23 pour avoir des euros, la bière est vraiment donnée…C’était cool ! l’année prochaine Bratislava, ça doit manger à la même cantine non? comme les langues slaves, qui sont drôlement proches les unes des autres, en gros, à l’est-est du Rhin, c’est Nasdrovia tout partout.

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Killing in the name of… or not

Lundi 27 mai à la toute fin, les accusés ont eu une dernière occasion de s’exprimer. Je remercie Anne de m’avoir sténographié les dernières paroles que voici :

Attou (le plus jeune) dit « j’ai confiance en la justice, j’ai fait tout ce qu’on m’a demandé, (expertises psychiatriques etc… Je condamne les attentats terroristes, je remercie les victimes qui sont venues vers moi (y’a moi dedans !). J’espère qu’ils seront justes. »

Chouaa très ému : « j’ai très peur de votre décision, j’ai très peur que vous fassiez une erreur. Je suis innocent, je ne suis pas un terroriste, j’ai accompagné Abrini à l’aéroport, mais je n’ai jamais su ce qu’il avait en tête. Je suis innocent, j’en souffre depuis le début, je resterai toujours un accusé de ce procès, j’en souffre. Je remercie les parties civiles qui sont venues vers moi, ils m’ont soutenu, le procès a été très difficile pour moi.

Je t’en veux Mohamed, je t’en veux frère, tu as détruit ma vie, je ne sais pas si un jour, je pourrai te pardonner, mais j’en souffre…j’ai vu mes enfants ce week-end je n’ai pas eu le courage de lui dire la vérité.

Il y a trois semaines, j’ai perdu toute confiance au palais, je remercie mes avocats, vous m’avez dit, quoiqu’il arrive, je ne vous lâcherai jamais. J’aime protéger la vie de mes enfants. »

Oulkadi « C’est difficile de trouver les derniers mots. Il y aura un avant et un après cette histoire. Comme tout le monde, il va falloir que j’explique à mes enfants. Je leur ai menti, je leur montrerai mes notes.

Le témoignage des victimes m’a bouleversé, j’espère que ce fléau sera éradiqué, je ne comprends pas comment on peut adhérer à ces idées, qui ont sèmé la mort. Merci aux professionnels de la salle, à leurs sourires et leur bienveillance. »

Usman « Je remercie mes avocats ».

Abrini « j’ai pas attendu le procès pour avoir des remords et des regrets j’ai vu le visage des victimes, j’ai conscience que ce qui est arrivé est immonde. A cause de moi, Abdellah (Chouaa) a fait de la prison, ça a été très difficile pour moi de regarder les victimes, tout ça n’aurait jamais dû arriver, j’éspère que les victimes vont se reconstruire. »

Karkach « Je remercie les avocats de m’avoir traité avec respect, quant aux parties civiles, vos témoignages m’ont beaucoup touché. Ils m’ont appris le courage, le respect, l’humilité, le pardon. La prison était une épreuve pour moi, On dit que j’étais lâche et que je savais qu’il (Brahim Abdeslam) était dangereux, non en aucun cas ; je ne savais pas qu’il était terroriste, dangereux, et radicalisé. Cette étiquette de terroriste est en train de me bouffer de l’intérieur. »

Amri « Ces derniers mois ont été difficiles. Voilà des années que j’attends ce procès. J’ai le sentiment d’avoir été entendu. Je suis désolé d’avoir ramené Abdeslam, j’aurais dû le dégager de la voiture. Je ne le referais pas, si c’était à refaire, j’ai été ému par les parties civiles. »

Haddad el Asufi « Je n’aurais jamais accepté de préparer des attentats, j’ai toujours condamné ces attentats, et clamé mon innocence. Voilà 6 ans que j’attends beaucoup de votre verdict. Je ne suis pas un terroriste. »

Hadadi « Je sais que j’ai fait des fautes et des mauvais choix. J’ai beaucoup travaillé sur moi-même depuis 6 ans. »

Ayari « Je ne sais pas quoi dire. Si on se défend, c’est une défense de vendeur de shit, si on se tait c’est irrespectueux, je ne sais pas quelle attitude adopter. Quoiqu’on fasse ou dise, il y a toujours à redire.

J’ai expliqué, je me suis tu, puis je me suis senti redevable pour une victime ; j’ai expliqué pourquoi j’ai combattu, pourquoi je suis parti. Si on explique les choses, cela permettrait de résoudre ce problème dans le monde. J’ai entendu parler de frustration sexuelle, de fanatisme absolu, je ne comprends pas, c’est leur vision de la religion. On oublie tout le contexte, on préfère le balayer, on serait juste des fanatiques, mais ce n’est pas ce que j’ai vécu.Pour les parties civiles, on ne peut pas leur dire d’oublier, ce n’est pas possible, je leur souhgaite de pouvoir tourner la page.Dans ma vie, j’ai aimé, j’ai détesté, je n’ai jamais ressenti de mépris, il n’y a pas pire pour moi. »

Krayem ne dit rien.

Bakkali « je n’ai riuen à dire pour ma défense, je veux condamnerles attentats et présenter mes excuses aux victimes. »

Atar « je vais essayer de ne pas trop parler (la salle se marre), je n’ai strictement rien à voir avec ces attentats, je n’ai jamais apporté d’aide aux terroristes, je ne savais même pas qu’ils l’étaient. J’ai confiance en la justice, je dois être acquitté. »

Abdeslam «  mes premiers mots sont pour les victimes, je vous ai présenté mes excuses, certains diront que c’est une stratégie…Mon évolution pendant ce procès n’a échappé à personne ; Je ne veux pas me plaindre, mais la police belge, ont été violents, m’ont harcelé jour et nuit, j’avais des maux de ventre j’ai cru qu’on m’empoisonnait. (c’est ce que la police belge lui a fait croire qu’en effet ils l’empoisonnaient, finalement il a été hospitalisé pour une appendicite).

Les soignants ont été bienveillants, heureusement, la police m’a fait attendre des heures sur un brancard avec une cagoule.

Ici, je n’avais pas vu autant de monde depuis longtemps, alors j’ai été dur au début dans mes paroles, je le regrette.

Aujourd’hui, je me sens apaisé, car j’ai retrouvé ce semblant de vie sociale, c’est avec l’épée du parquet sur le cou, que je m’adresse à vous. L’opinion publique pense que j’étais au Bataclan, et que j’ai tué des gens, vous savez maintenant que c’est autrement. La France perd ses valeurs petit à petit, pour laisser place à son contraire ( ?). Le président de la cour n’a cessé de dire que les assassins nesontpas dans le box des accusés. J’ai fait des erreurs, mais je ne suis pas un assassin. Vous commettrez une injustice si vous me condamnez pour assassinat. »

Le verdict du mercredi 29 mai, où une foule inhabituelle s’est compactée et m’a volé ma place de choix, c’est qu’ils sont tous reconnus coupables d’association de malfaiteurs terroristes.

Sauf Karkach qui est coupable d’escroquerie.

On a eu un concours inhabituel de tee shirts pour dire « eh moi aussi je suis un rocker ! » (Lynyrd Skynyrd, Clash, Molly Hatchett, Deep purple, Iron Maiden, Rage against the machine etc wahou ! Et des tatoos en masse « 13/11 » pour pas oublier).

Mais en fait le plus rocker là, c’est moi ! j’ai pas de tatoos et ni de tee shirts, mais par contre j’ai fait des groupes avec des Cds, j’aurais pu faire un stand pour vendre Witches, Walou, et le Bourgeoisie… vu que le procès des fois ça ressemblait à une salle de concert.

Et les punitions sont très lourdes :

Abdeslam perpétuité incompressible jusqu’à la mort.

La même peine que les présumés morts à Raqqa, Oussama Atar, Dibo, les frères Klein, Darif.

Abrini perpétuité avec 22 ans de sûreté (ferme)

Ensuite ils ont tous 20 ans ferme :

Bakkali 30 ans avec période de sûreté des 2/3 ( ça veut dire 20 ans)

Krayem et Ayari, 30 ans avec période de sûreté des 2/3

Dahmani (actuellement en prison enTurquie) 30 ans avec période de sûreté des 2/3

Usman 18 ans avec période de sûreté des 2/3 (ça fait 12 ans)

Hadadi 18ans ans avec période de sûreté des 2/3

El Hadad Asufi 1/0 ans avec période de sûreté des 2/3 (c’est pas un chiffre rond 6.5 à peu près)

Les suivants devraient sortir dans pas trop longtemps :

Atar 8 ans avec période de sûreté des 2/3 (2/3 ans quoi donc c’est fait)

Amri 8 ans avec période de sûreté des 2/3

Et ceux qui comparaissaient libres, sont libres (parce que vu qu’ilq se sont farci déjà quelques années de prison).

Oulkadi 5 ans dont trois de sursis

Chouaa 4 ans dont 3 de sursis

Attou 4 ans dont 2 de sursis

Karkach 2 ans

Alors la conclusion de tout ça, c’est que ce très long procès a été comme le dit Ronen, une vaste fumisterie. C’est un procès exemplaire disent les journaux…je ne vois pas ce qu’il y a d’exemplaire à condamner un gars qui n’a tué personne à une peine équivalente à une peine de mort, à celle des fous qui nous ont tiré dessus et se sont fait exploser.

Et en comparaison, un salopard qui tue sa femme prend 15 ans et sort au bout de 8, et tiens, en tue une autre, ça semble juste ?

C’est fou, on a l’impression qu’ils n’ont rien entendu.

Il fallait un coupable, puisqu’on ne trouvait pas, car les vrais coupables sont morts. Abrini et Abdeslam n’ont pas tué. Ils se sont bien fourvoyés, y ont cru, puis ils ont douté puis renoncé.

Procès dans lequel à la fin, on progressait vraiment vers une sorte de raison, et d’humanité, d’échanges respectueux et productifs ; où on a réussi à recoller presque tous les morceaux de l’histoire, raison pour laquelle j’aimais y aller.

On a fini par comprendre, qu’au lieu d’un projet d’ampleur très bien organisé, le petit chef Abaaoud a plus ou moins échoué, il n’a pas eu les effectifs souhaités (par chance), il y a eu des défections, et une organisation assez déconnante…au point de se retrouver dans un fourré, c’est pas très pro…

J’ai rencontré les accusés libres, ils sont très sympas, ça pourrait être des potes, des voisins, des gens à qui tu rends service sans poser de question, à peu près j’en suis sûre, comme leur anciens amis et voisins, Abdeslam, Abrini…Atar n’a pas de chance, il est à la mauvaise place, mauvaise famille.

Les autres aussi (Bakkali, Asufi…) sont tombés dans une nébuleuse qui les a dépassés, peut être que la secte islamique d’Abaaoud les a emportés dans le tourbillon, cependant, eux non plus n’ont tué personne.

Mais après autant de fric dépensé, autant de mise en scène, d’heures et de papier gaspillés, il fallait un coupable, un symbole, pour rassurer le peuple, pour ne pas contrarier les médias, et pour faire oublier la redoutable incompétence (dit niko) des services secrets européens, des politiques en place, de la misère intellectuelle générale. Par contre, rien n’est envisagé pour à l’avenir éviter l’embrigadement de jeunes recrues dans les rangs des milices armées de type état islamique.

Quand je pense à Abdeslam ou Abrini, je pense à la chanson « killing in the name of » de Rage against the machine, la fin, c’est « Fuck you I won’t do what you tell me ! »

C’est ce qu’ils ont fait, ils n’ont pas été jusqu’au bout, et pourtant ils prennent pour tous les autres qui n’ont pas renoncé.

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Dernières plaidoiries de défense

Le second avocat pour la défense d’Abrini

Maître Eskenazi, explique pendant longtemps, les choix guidés dans les quartiers « arabes » par la politique occidentale anti islam :

« …il y a eu Abou Ghraïb, la Palestine, les révolutions arabes, la passivité à l’égard des régime totalitaires, comme en Syrie, et aussi en Arabie saoudite, qui, rappelle-t-il, est ambiguë, à financer la propagande islamique, Al Jazira, et achète les armes occidentales… il rappelle aussi la passivité des états, qui ont été d’une grande tolérance avec les imams douteux partout en Europe, avant les attentats. Il rappelle qu’Abrini était un délinquant non-violent, qu’il évite de croiser les gens dans les cambriolages, et qu’il est toujours sans arme.

Il rappelle également sa douleur « …lorsqu’il apprend la mort de son frère, dix mois avant sa sortie de prison, Mohamed Abrini part directement en Syrie à sa sortie ; là bas il s’adresse à ceux qu’il connaît, Abaaoud, son voisin direct à Molenbeek…

« Son implication dans les attentats, c’est qu’il part de l’appartement dans lequel se tient la réunion de préparation du 13 novembre, il n’y participera pas, renonce une première fois. « Il renoncera encore à Zaventem, où Abaaoud l’avait convaincu, en lui disant que vu son niveau d’implication, «il vaut mieux mourir que de finir ses jours en prison. »

Abrini, il doute.  « Gardez en tête le renoncement, faites barrage à la vengeance, il encourt les même peines que les terroristes morts, donnez tort à Abaoud. »

Défense d’Abdeslam

Maître Vettes en préambule demande « comment on va pouvoir juger sereinement une affaire avec autant de protections, avec une cour d’assises protegée, une justice frileuse, repliée, recroquevillée… « …Je remercie la dignité, la délicatesse des victimes. Beaucoup sont arrivées avec des certitudes, notre travail a été de les contrer. Les peines demandées sont lourdes, très lourdes, trop lourdes. »

« A quoi sert ce procès ? Ce ne sont pas les états généraux de la radicalisation, ni une commission parlementaire, ni une cérémonie mémorielle » « Ce procès se veut historique, or Salah n’est ni barbare, ni fanatique, ni définitivement irrécupérable … Il est non violent. » « Ce n’est pas un tribunal militaire non plus, quoiqu’en dise M Hollande, faire la guerre à la guerre »…

«Trévidic pense qu’un seul procès franco-belge suffisait, oui mais les égos… » « …Par ailleurs, il existe des failles dans les enquêtes, ici c’est la justice des hommes pas celle de Dieu. Salah a eu des débuts tonitruants au procès, provocateurs, très médiatisés, ils se sont régalés de ses paroles , mais il a dit aussi « c’est une image fausse qu’on se fait de moi » ; on ne juge pas une posture, mais un homme pour ses actes » « …on a l’idée qu’il savait tout, non, il a appris beaucoup sur la cellule le temps du procès, personne ne savait grand chose, les commanditaires cloisonnent les préparations, les intervenants sont les derniers à savoir comment ils seront utilisés »

« … Les enquêteurs nous ont bien expliqué ce cloisonnement, la sélection des individus, et passage à l’acte au dernier moment. , on ne révèle à chacun que ce qu’il a besoin de savoir au dernier moment, cette cellule a réussi à tenir en échec l’ensemble des services secrets occidentaux. Salah n’est pas un délinquant, il a certes un intérêt pour les Syrie, et il est proche de son frère Brahim… »

« …En couple avec Yasmina Cajou depuis 8 ans ils avaient prévu de se marier, elle a témoigné, « un garçon plutôt calme, sans histoires, quelques disputes sur la fin, à cause des entrevues avec Abaaoud. » Il ne s’est pas radicalisé non plus ; il a été sensibilisé à la mort de civils syriens, par son frère Brahim, qui visionne la propagande de l’état islamique…

« …Beaucoup de jeunes partent en silence en 2015 en Syrie, pas lui. Il n’a pas fait allégeance, n’a pas de kounya, il dit ne pas avoir accompagné son frère Brahim au départ, confirmé par d’autres accusés.

…A l’été 2015 il devient intérimaire de l’état islamique : effectue des missions ponctuelles (5 voyafges de rapatriement de gens en provenance de la Syrie) sans savoir qu’Abaaoud est revenu. Il va chercher les Bakhraoui en son nom propre, preuve qu’il ignore les enjeux à ce moment là. Il n’existe aucune preuve d’un achat de détonateur, l’accusation ne tient pas compte des contradictions des enquêtes… » Il n’est pas là par hasard, mais on a la preuve, que son engagement à l’état islamique n’est pas de longue date. Son silence a laissé place aux hypothèses, qui ont joué contre lui. Il ne s’est pas fait exploser, il n’a touché aucune arme. »

« …pour bien juger, c’est difficile, il faut beaucoup de courage, celui d’affronter la foudre de l’opinion publique, l’incompréhension des médias. Juger à la hauteur de la souffrance, c’est appliquer la loi du Tallion. La barbarie contre la civilisation. Je reprends Romain Gary, « est ce que la peine que vous allez prononcer nous rendra meilleurs ? » … Oui nous avons une salle d’audience magnifique, un beau procès, malgré tout ce décorum quelque soit l’écrin, la justice n’est rendue que lorsqu’elle est ??? » (pas entendue, à cause d’une rumeur dans la salle).

Voici la brillante Maître Ronen

Après une introduction sur la complication abyssale du procès des enquêtes et la douleur incommensurable des victimes, elle présente la lourdeur de la sanction retenue pour Abdeslam. « …il a accepté de faire partie du commando, il a déposé trois hommes, voilà les faits. Comme si tout cela n’avait servi à rien, 9 mois de procès pendant lesquels, il a parlé. Il faut considérer son recrutement tardif, son renoncement, alors on dit qu’il n’a rien dit ! C’est faux. Il s’est senti piégé, à la réunion du 11 novembre Abaaoud et son frère Brahim, le persuadent de participer, il a déjà tout abandonné (y compris Yasmina) pour partir en Syrie, où finalement il ne se rendra jamais.

« …Auparavant, tout est tellement cloisonné, qu’aucune information claire ne lui est parvenue. C’est le seul qui n’est pas allé en Syrie, qui n’a pas de kounya, il a remplacé Abrini (qui a renoncé aussi) au dernier moment. Il a prêté allégeance 24 heures avant. Il a parlé, il a donné des explications assez claires, au sujet de sa mission : il devait aller se faire exploser dans un café du 18ème vers Simplon, après avoir déposé les iralkiens au stade. En voyant des jeunes plein le café, il a dit à la cour «J’ai renoncé. Je n’ai pas voulu les tuer » ce qui a été tout à fait raillé. Puis on a dit qu’il était lâche, et enfin qu’il mentait puisque la ceinture était défectueuse.

« Non, il n’a pas appuyé, il a renoncé « par humanité ». Puis, il est reparti avec la Clio, qui est tombée en panne Place Albert Kahn ; il a pris un taxi pour Montrouge d’où il a appelé la Belgique pour qu’on vienne le chercher.

« …La thèse du dysfonctionnement du gilet est remise en cause par l’accusation, or les expertises l’ont montré, Salah Abdeslam a arraché les détonateurs, et on sait qu’en cas de défection du bouton poussoir, on peut exploser avec un briquet. Là encore, on ignore le témoignage d’Abrini, (répété trois fois) qui explique qu’une discussion a eu lieu entre Abdeslam et Bakhraoui dans la planque à Bruxelles, à son retour en Belgique, à ce sujet « pourquoi t’as pas utilisé le briquet ? »

« …Amri dit aussi qu’il a dit que la ceinture n’a pas marché. Abdeslam n’a pas le cerveau gangrené par une idéologie ! Il faut en tenir compte c’est un élément fondamental. Amri et Attou sont en dehors de tout ça,ils n’ont aucun lien avec propre avec le réseau, ni avec aucun coordinateur.

Amri et Attou (qui l’ont ramené en Belgique), ont noté qu’il était bouleversé, seul, isolé, la cellule lui en veut, se méfie de lui, il a fait marche arrière.. « On lui met tout sur le dos, il est sanctionné comme un symbole. Il a été à l’isolement pendant 6 ans : l’isolement c’est 9 mètres carrés, 2 heures de socialisation avec avocats… le manque de stimuli physique et mental, ça peut rendre violent, on entre en décompensation, l’état psychique s’appauvrit, c’est de la déshumanisation, on revient à l’état animal…pas de sport, pas de contact social… même un rongeur a droit à sa roue.. C’est ça l’état de droit ?

Au point que c’est la direction de la prison elle-même, qui a demandé un assouplissement pour sa détention. Pas d’intimité, deux caméras en permanence, et d’un seul coup, le 8 septembre, 600 paires d’yeux le fixent, ceci pourrait expliquer ses premières réactions… »

« Il faut bien punir quelqu’un à la hauteur de nos souffrances, et puisqu’on a personne, ils sont morts, par une ironie tragique, puisqu’il s’est désisté, mais d’un côté ça fera un exemple, de l’autre de nombreux candidats au djihad. « C’est un odieux chantage » selon le ministère public, mais foutu pour foutu, le prochain candidat s’explosera. Où étiez vous depuis septembre, n’avez vous pas vu son armure se fendiller ? … Il existe une dimension émotionnelle de ce procès…

… Salah Abdeslam, qui n’avait qu’un seul costume dans son placard, trop grand pour lui, celui du soldat djihadiste, il a trouvé pendant tout ce temps,de quoi s’habiller autrement. » « Peut-on lui donner la même peine, que les cadres de l’état islamique présumés morts ? Que la peine de sûreté appliquée à Michel Fourniret, dangereux psychopathe?

… On est partis de loin, il a mentionné des explications, des remords, des excuses…il a formulé « en fait, je ne suis pas exactement comme ça ». La sûreté c’est la mort blanche. Elle crée des fauves, pas de possibilité d’avenir, on a aboli la peine de mort en 1981. Pourtant, la mort lente, on la requiert aujourd’hui…

« Entendons nous bien, je vous demande d’appliquer le droit avec rigueur, si vous suivez le parquet, le terrorisme a gagné.et nous n’aurons plus qu’à comprendre que tout ça n’était qu’une farce. »

Magistral.

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Défense des derniers accusés

C’est la dernière semaine, celle où les certitudes s’effondrent, celle où de splendides plaidoiries de défense nous bouleversent, celle où on finit par se demander si c’était bien nécessaire un tel boucan.

Lundi 20/6/22 Oussama Krayem j’arrive en retard, ses avocates ont déjà fait le nécessaire afin de le renvoyer vers la cour belge, si j’ai bien compris. Il traînait à schipol avec Ayari, ça n’a pas grand-chose à voir avec paris 13/11 … Je traîne dans la salle des pas perdus, de repos des victimes, et j’entends des parties civiles râler «… oh ben ils se plaignent en plus, ils ont le sport, la télé et tout ce qu(ils veulent en prison ». Je me demande si, avant chaque tribunal, on ne devrait pas inviter les parties civiles à visiter les geôles de Fresnes, de le santé, de Fleury…et peut être même leur montrer une cellule d’isolement.

Yacine Atar est défendu par Maître Saint-Palais (classe le nom !) Qui demande l’acquittement pour le simple frère d’un chef de l’État islamique, ce qui est la principale cause d’incarcération. « S’il parle trop, il noie le poisson, s’il se trompe, il ment, s’il se tait, c’est irrespectueux»  commence Maître saint-Palais. Atar, c’est celui qui a la poisse d’être le frère d’Oussama, cadre de l’état islamique, et le cousin des Bakhraoui, explosés à Zaventem. « on lui reproche un message d’Oussama, qui le « remercie de tout ce que tu as fait pour moi », le voici en prison depuis 6 ans et 3 mois, il risque 9 ans, et il cherche toujours depuis, dans ses sms, ce qui a pu le conduire là » Yacine Atar, c’est le super bavard qui parle tout le temps, son avocat dit (je note presque en sténo mais des fois c’est pas exactement ça) « on le quittait des parloirs, on arrivait sur le parking de la prison, saoulé saoulé saoulé, de paroles, car voici un garçon qui se débat depuis 6 ans, qui a confiance en la justice, écoutez, ce n’est pas tous les jours… » « La mission de la justice anti-terrorriste, c’est de juger un crime d’ampleur… on va les juger disent les politiques, mais, les assassins sont morts.

On ne peut pas rester sans réponse, mais ils sont morts ; vu l’ampleur du procès, on a lu beaucoup de communication, il faut des coupables, des complices, même s’ils n’ont pas mis un pied sur le sol français, -comme krayem-, c’est de l’impressionisme judiciaire, on a rien pu prouver de son implication… cet homme là, âgé de 24 ans, part en 2010 en Irak et cherche son frère malade, il est soutenu par amnesty international, les ambassades, il n’est pas du tout question de complaisance avec le terrorisme. Son frère revient d’Irak puis repart en Syrie, en aout 2015, ça fait deux ans qu’il ‘a pas de nouvelles, Yacine le cherche pour qu’il donne des nouvelles à leur mère… vérifiable dans des sms à sa sœur) ; lorsqu’il est en prison, son frère et s mère donnent le prénom Oussama au fils de Yacine Atar ; (ce fait lui est beaucoup reproché) … il a été choisi pour aller voir Bakkali, car justement il n’est pas surveillé du tout ; son cousin Ibrahim Bakhraoui -proche malheureusement- le remercie par ce texto « je te remercie de tout ce que tu as fait pour moi », ce sms a été gardé dans son téléphine, si ça avait présenté le moindre danger, il l’aurait effacé non ? » … un texto de Bakhraoui à la cellule, montre qu’il n’avait pas confiance en lui : il dit de lui que c’est un feu follet, qu’il est partout, ne le présente pas du tout comme une recrue de choix, au final si on cherche bien -et depuis 6 an on ne fait que ça- il n’y a rien pas d’ADN dans les appartements, rien, au sujet des armes, ni des réunions préparatives., par conséquent, l’acquittement ne serait pas de trop. » On passe à l’autre avocat, Maître Kempf Il insiste sur les légèretés de l’enquête : de la nitro dans les cheveux, un taux extrêmement faible, et surtout rien sur les mains. un boîtier qui traîne chez lui (pas explosif) la clé usb contenant des anashids ( ? de mariage) et une clé d’une cache, mais en fait finalement non, elle n’ouvre pas la porte suspecte. On a aussi confondu la kounya Abu Ahmad, d’Oussama (son frère) et lui. Ennuyeux, vu qu’Oussama est cadre de l’état islamique, ça peut avoir de fâcheuses conséquences. Bref, que des trucs qui tiennent pas la route ; on commence à se poser des questions sur les enquêtes, qui pourtant m’avaient eu l’air assez complètes en septembre, après le passage de Madame Panou, juge belge, et des agents responsables des enquêtes françaises. Et là, Madame Panou l’a fait enfermer pour ce motif : « … au vu des éléments de téléphonie, il est raisonnable d’imaginer que Bakhraoui s’est rendu chez vous. »

Et là, à quelques jours de la fin, on doute, on se demande si on peut enfermer quelqu’un sur une intuition, un imaginaire, une impression. Maître Kempf poursuit : « il est aussi question de le faire participer à la réunion de préparation du 10 novembre, or on a les preuves qu’à ce moment là il est très occupé, on a les sms, les témoins, sport, garde d’enfant, préparation d’un voyage en Thaïlande, fuite de plomberie etc, comment il va caser, ‘ah j’ai réunion terros !’ » « …Yacine Atar par son assiduité à la recherche de preuves, a été le meilleur collaborateur du cabinet. » « …Yacine Atar a été mis à l’isolement et a subi les fouilles à nu, ça veut dire qu’on fouille l’intérieur de tes fesses, à chaque fois, à chaque parloir qu’on a eus, mais enfin, nous sommes ses avocats ! » « …Ce doit être un procès exemplaire, faisons en sorte, d’avoir une enquête aboutie, et comme on ne sait pas trop de quoi mon client est accusé, abandonnez toutes les charges ; il n’existe pas de liens, nous demandons l’acquittement, on ne peut pas punir le fait qu’on a pas vu et qu’on aurait du voir, qu’on a pas entendu et qu’on aurait du entendre, »

Mardi 21/6/22 Mohamed Bakkali (Karkach a des chemises flamboyantes, jaune hier, vert aujourd’hui). C’est Maître Rezlan qui commence : « Vous avez une obligation de résultat de ce giga procès, c’est une réponse à la « guerre » contre le terrorisme, , une peine d’état, spécifique est requise. Monsieur Bakkali a exercé son droit au silence, ce n’est pas favorable pour lui, il inspire la méfiance, exacerbée par les fantasmes ; on dit de lui qu’il fait des calculs usé de stratégie, personne ne l’a cru dans l’affaire du Thalys il a été lourdement condamné (pour avoir véhiculé le terroriste du train à la gare), et ainsi, il ne veut plus parler. Il reconnaît les fait pour de la contrefaçon et des affaires avec Bakhraoui, il refuse les accointances qu’on lui prête dans les attentats déjoués de Verviers, il reconnaît avoir loué des appartements, mais pas en connaissance de cause. Mais ses services s’arrêtent le 3/11/2015, bien avant la mise au point en réunion du 10 novembre. Il a tout loué en son nom propre, c’est évident que s’il avait eu la moindre intuition, il aurait refusé ; on a pas pu lui dire, « on va faire des attentats, aide nous, loue en ton nom ». Bakkali coopère, ne cache rien, on ne retrouve son ADN nulle part ailleurs que dans les voitures louées. Il est libre d’agir, avc Daesh on ne décide de rien on obéit. Et on ne dénonce pas non plus, les gens qui sont du bon côté du manche et qui vous disent avec une impeccable facilité, «  dénoncez-les donc ! ». On a bien vu que pour Soraya Messaoudi (qui a balancé Abaoud dans son fourré), c’est compliqué, changement d’identité à vie, déplacement, protection… Monsieur Bakkali, c’est un radical, salafiste, mais pas haineux, il n’est jamais allé en Syrie, rien sur le djihad, rien de violent chez « …on ne peut pas le condamner comme un Bakraoui, on ne peut pas contenter le besoin de satisfaire le prix du sang, on s’épprête à condamner le logisticien, au risque d’oublier, que la première fonction de la justice, c’est de rester équitable. » (elle cite journal d’un bon allemand, pour expliquer qu’on pouvait être nazi malgré soi, par camaraderie.) Et elle conclut : « …complice d’actes préparatoires, ce n’est pas terroriste. Ne nous laissons pas aller à une condamnation émotionnelle, l’état de droit a fondu sous le choc, faites l’effort de ne pas vous laisser glisser » Maître Johnson revient sur le cloisonnement. (une notion qui explique, les cellules hermétiques de l’2tat islamique, celles où on ne laisse rien paraître on ne dit rien, sauf dans la panique, ce que nous verrons à la fin de la semaine) Il dit on s’en fout des experts, on veut l’analyse judiciaire seulement. Il explique que Bakkali n’a pas de casier, n’est pas violent et n’a rien à voir avec des terroristes. C’est ça le cloisonnement étanche, on ne laisse rien paraître, et on exclut d’office les « faibles ». Bakhraoui c’est un sauvage qui peut même tirer sur un passant, des flics, se faire exploser. Leurs liens tient au commerce de contrefaçon, et aux services rendus, auxquels on ne dit pas non. Il ne savait pas. Il a dit à propos des attentats, « c’est une abomination ».

Mercredi 22/6/22 Sofiane Ayari

Il est défendu par le brillant Maître Maalaoui : (qui a un petit accent du sud est) Il entame sa plaidoirie en expliquant, que ce jeune tunisien agé de 21 ans en 2011, s’engage contre Bachar, après avoir vu un père syrien tenant dans ses bras son jeune fils de 13 ans, torturé par la milice de Bachar. Il fait une description du corps torturé du gosse atroce, puis nous rappelle que la Syrie à cette époque c’est 70 000 morts, 200 000 disparus, un tiers des habitations démolies, la moitié de la population en exil ; Il dit alors que le jeune Ayari, touché par les images, s’engage à corps perdu dans les combattants contre Bachar et se retrouve dans les rangs de l’état islamique. Lui est ici, car militant de la cellule, envoyé par l’état islamique avec Krayem. Il a participé aux attentats de Forest, donc est déjà jugé en Belgique, d’où son droit au silence. N’était pas aux attentats de paris, ni de Zaventem, puisqu’il était en prison à ce moment là. Il demande d’allèger sa peine, vu qu’il en purge déjà une pour les attentats de Forest. « Il s’est mis à parler lorsque la maman d’une victime décédée lui a dit qu’elle avait besoin de comprendre comment d’aussi jeunes gens pouvaient se retrouver impliqués là-dedans. Il n’est pas le gourou de l’apocalypse, s’est réfugié dans le silence, se sachant condamné pour longtemps. » Il en profite aussi pour dire que « l’accusation n’a eu de cesse de rabaisser le débat au niveau de critique de l’islam, en s’acharnant sur des questions au sujet des habitudes en islam, des fast-food halal, de voiles, de la péridurale, des mosquées… On peut aussi remettre en cause ce point de l’enquête comme quoi, ils seraient tous interchangeables, et complices de tout, mais justement, non… » « Jusqu’à quand doit-on punir ? Parce que c’est la norme, parce quec’est ainsi, parce que c’est écrit, parce que c’est une association de malfaiteur, parce que vous avez mal pensé, bien fait ! On s’appuie sur l’absence, la frustration, se le désert probatoire, pour punir : les inexactitudes développées par le ministère public, la dichotomie existante entre avant l’infraction et l’infraction… » « La participation intentionnelle ou la complicité, (code pénal) doit présenter ces caractéristiques : Provocation de l’infraction, abus d’autorité, aide ou assistance à la préparation d’un crime, ce n’est pas la non-distance au crime , la neutralité qui doivent être condamnées, c’est la participation, l’intention consciente coupable… » (à ce stade, on se dit, bon allez, tout le monde dehors) Succède Maître Gultaslar qui fait une démonstration très géopolitique « En ce qui concerne mon client, il a été en Syrie, et on ne retrouve que très peu d’ADN dans une des caches où il a vécu, et en tous cas, pas sur les armes, ni les explosifs » Tolstoï dit « …plus le malheur est grand, plus nécessite fait loi ». Ce qui le rend complice, c’est un déplacement à Schipol en compagnie de Krayem, sans armes, sans explosifs…le sang ils ne l’ont pas sur les mains, ni leur conscience…depuis 2016, isolement, interrogatoires en Belgique avec musique à fond, il en a pour trente ans, « d’habitude les combattants de l’état islamique meurent en martyr, lui a refusé.. ; » et il glisse habilement qu’on s’énerve sur les salafistes, mais que les wahabites (arabie saoudite) s’y connaissent très bien en guerre (Yemen) et en executions… il trouve qu’Ayari « en tant que combattant, devrait être rapporté à un tribunal international, puisqu’il a agi en temps de guerre comme un guerrier. » Pourtant pour faire la guerre au terrorisme, il vaut mieux prévenir;en pacifiant la religion.

Jeudi 23/06/22 Mohamed Abrini il est magistralement défendu par Maître Violleau qui avec une colère contenue, présente la situation de son client : « …faire des choses de tous les jours, pour lui, c’est fini. Ce qui lui reste, c’est la dignité, la virilité.digne, car il essaie de garder des chemises propres, quand la prison lui en fournit, il se contient, quand on lui montre la tombe de son frère, il répond au mieux aux questions, depuis ce jour de 2016, où il est projeté au regard de tous. Il a gardé un comportement normal, au bout de 70 mois d’isolement et de prison QHS. « …Abrini, c’est le clair obscur, celui qui parle, mais trop peu, celui qui répond, mais s’arrête…il écrit des poêmes aussi, dans sa cellule, sans une faute, il connaît par coeur « l’homme épouvantable » qu’il écrit sans fautes sur un petit bour de papier. « …Abrini n’a jamais cessé de douter. La justice n’est pas une arme de guerre, ici, on résiste aux sentiments. « …Une enfance presque bien, mais il se définit lui même comme « échec au foot, échec à l’école, échec et mat »… il vit de cambriolages, pas violents, il s’arrange pour qu’il n’y ait personne, il partage volontiers son butin, pour rigoler avec les copains. C’est un bon copain, Puis lorsqu’il purge une peine de prison, il apprnd que son frère parti en Syrie, son frère préferé, celui qui partage sa chambre, est mort en Syrie. C’est le basculement. Pour juger, Mesdames, Messieurs de la cour, il faut comprendre. « …Il y part en sortant de prison, peu de temps après, et va voir Abaaoud (c’est son voisin de 20 ans), il est sur place, et il est le dernier à l’avoir vu. Ce dernier le missionne pour refiler de l’argent à des gens en Angleterre, des « amis », il y va. » « On lui reproche d’être allé au stade de Manchester, c’est un grand fan de foot, il y va en fan, pas en terroriste qui fait des repérages, c’est pas sa pauvre photo globale qui pourrait servir dans un attentat. » « …l’enquête présente des failles, au sujet des détonateurs qu’il aurait achetés dans un jardiland, le vendeur ne le reconnaît pas, c’est pas lui. « Au sujet des préparations des attentas, le 9/10 novembre, il dit lui même qu’il a vu Abaaoud. C’est Bakhraoui qui l’a emmené dans la cache, mais on y a jamais retrouvé la moindre trace d’ADN sur les armes, ni les explosifs. Des lignes téléphoniques surveillées, démontrent, qu’après la réunion, beaucoup d’agitation sur les lignes des principaux acteurs de l’état islamique… Le 12/11 il loue une voiture et va jusqu’à Bobigny, puis erre jusqu’au prochain train le lendemain…il n’ira pas se faire exploser le 13. « A cause du cloisonnement, il ne connaît pas les cibles, il est en Belgique, se fait oublier jusqu’an mars où depuis la Syrie on le motive à nouveau pour participer encore. Il doute encore, et, non Maître Makhtouf, ce n’est pas de la takya. Il a expliqué beaucoup de choses sans se justifier, on l’a moqué, (elle tacle Makhtouf qui est allée faire l’andouille à la télé « le chant des sirènes de la télévision ») Abrini est sage, pas de plaintes de lui en prison, il n’est pas violent, refuse peut être un peu tard, mais refuse.

« La perpétuité, c’est se prendre pour Dieu, éteindre l’espérance, ramener l’humanité au rang animal, on éteint pas la lumière des étoiles.
22 ans de sûreté c’est le néant, (et elle nous achève en nous décrivant l’isolement ): plus d’intimité du tout, œilleton, caméra, réveil à heure fixe, coups de poing des surveillants, hard-rock à fond comme à Guantanamo, l’isolement, c’est la honte de l’état. Un jour, ils l’ont changé de camion en transfert de Fresnes à Paris, il n’y avait plus de petit espace qui montre le dehors, la perpétuité, on appelle ça, la torture blanche. (aveugle, invisible).

Nous demandons une réduction de peine, et une adaptation en prison normale. Rappelons nous que l’état islamique a failli, car Abrini a toujours douté. Abrini a dit un jour, « si j’avais pu, j’aurais acheté la paix universelle ».
Je crois qu’il aurait encore des choses à dire… « 

Je vous laisse digérer ceci, la semaine prochaine, fin du procès, je vous raconterai, le deuxième avocat d’Abrini, la défense d’Andeslam, et la toute fin.

Ensuite je ferai un article sur ce que je pense de tout ça.
Pour le moment l’image qui me revient en boucle, c’est Abrini, qui tend ses mains au policier qui va le remettre en cage, pendant qu’on sort sous le soleil.

 

							
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Défense des accusés

Voici venu le temps de la défense des accusés 

Ils sont quatorze dans le box ; avec des peines lourdes requises par les avocats généraux allant de 5/10/15/30 ans de prison. On a déjà dit que chacun a agi ou pas à des niveaux très divers d’implication. On le redit, car j’entends encore des gens qui me disent, «  ah t’es au procès c’est pas trop dur ? » (non au contraire très intéressant), puis sans écouter la réponse « ah moi je suis pour la peine plancher hein, pas de quartier, faut payer et cher». (Très bien oui, payer quoi ?)

Cette semaine, ce sont les taxis, copains qui rendent service, location d’apparts et dépannages en tous genre.

Pour les petites mains qui comparaissent libres et dont la culpabilité a été sérieusement  mise en doute, les avocats s’évertuent à demander un acquittement.

Lundi 13 juin -d’après une compilation de journaux-

La défense d’ Attou, et d’Oulkadi, ils encourent 6 ans de prison ferme. Leurs avocats demandent leur acquittement.

Attou, qui est parti chercher Abdeslam à Paris avec Amri dans la nuit. La défense met en avant « son jeune âge (21 ans à l’époque) son alcoolisme, et sa dépendance au shit. Naïf gentil, il rend service à un aîné en qui il a confiance. »

La défense d’Oulkadi, insiste sur le fait qu’il est choqué d’apprendre la mort de son ami Brahim Abdeslam dans les attentats, par Salah dans la voiture qui les amène à Schaerbeek. Il est un ami de Brahim Abdeslam, et conduit Salah Abdeslam dans une planque  à Schaerbeek à son retour à Bruxelles.

La défense développe sur le fait qu’il n’était pas du tout au courant. Et on croit volontiers qu’il était juste l’ami d’un mec qui vrille tout d’un coup.

Mardi 14 juin :

Chouaa qui a emmené son ami Abrini à l’aéroport de Zaventem pour se rendre en Turquie croit-il (en fait c’est en Syrie). Il ne savait rien au sujet de la radicalisation de ce dernier.

Mais il l’avait dénoncé finalement, pour être parti en Syrie en juin 2015. Et ça aurait dû servir à remonter la cellule dans l’enquête, et aurait évité les attentats, ce qui est une bonne raison d’acquitter Chouaa.

Amri est celui qui est allé chercher Abdeslam à Paris avec le jeune Attou. Il est très bien défendu par Nogueras et Haeri.

Ils plaident la non perception du danger, de la radicalisation, il a loué des voitures et rendu des services à des amis dont il ignorait tout ; puis l’état de sidération (alors qu’il apprend que Salah et Brahim étaient dans le commando), l’a empêché de dénoncer Abdeslam.

Nogueras dit : « l’amour de l’humanité doit vous faire réfléchir. Je vous demande de l’acquitter, pensez-y. »

Mercredi 15 juin

Aujourd’hui on juge les deux gars arrêtés en Autriche en décembre 2015, en cours de rapatriement vers l’Europe dans un flux de migrants.

Usman le pakistanais, a beaucoup évolué dans son parcours de dévot musulman, de jeune étudiant en madrasa, où le libre arbitre n’existe pas, et selon ses avocats, il s’est ouvert à la liberté de penser par lui-même.

Maître Huylebrouck appuie la défense sur le conditionnel de ses actions violentes, peut être imaginées mais jamais réalisées : « on juge quoi ? pas de passage à l’acte, le conditionnel est de mise, il aurait pu, il aurait du… » il propose de tenir compte qu’aucun contact n’existe avec la « cellule belge ».

 «La lumière aurait pu dans son cas fendre les ténèbres…  il avait peur de l’étranger qu’il ne connaissait pas, comme on a peur des fantômes… puis arrêté à Vienne il a été peut-être touché par la grâce de Mozart… » bref il a bien évolué.

Et enfin « C’est parce qu’on est au milieu du gué qu’on doit l’être aussi au niveau des peines ».

Le troisième avocat enfonce le clou : « en ayant encore rien fait, il a commencé par 4 ans de prison ferme et à l’isolement. »

Voici le tour de l’Algérien Haddadi

Son premier avocat insiste sur le fait qu’il a toujours coopéré, qu’il s’est retrouvé en Syrie par goût de l’aventure, puis pris dans les filets de l’état islamique.

Puis il a profité de l’occasion pour partir en Europe, lorsque l’EI l’a envoyé en mission, en vue d’un projet dont il n’a pas encore connaissance. D’après ce qu’il avait dit pendant son témoignage, c’était l’occasion de fuir.

Le second avocat Maître Dordilly, rappelle que le QER, Quartier d’Examen ( ?) de la Radicalisation avait dit à son sujet qu’il n’était ni violent, ni dangereux. Que les critères de jugement dont on doit tenir compte, sont sa personnalité, sa coopération, sa dénonciation.

Jeudi 16 juin

C’est au tour de Karkach qui a bidouillé des papiers. Il pensait naïvement que ça servirait pour aider des réfugiés syriens…et pour avoir de l’argent pour envoyer au bled à sa mère malade.

Son avocate Lefrancq, nous rappelle à sa condition de père de famille gentil, qui n’aurait pas pu agir en connaissance de cause –violente- et ne peut être condamné pour association de malfaiteurs terroristes.

Son autre avocate, rappelle qu’il a déjà fait cinq ans et demi de provisoire, c’est déjà trop.

N’est-ce pas ? pour moi c’est trop tout, en plus je suis un peu claustrophobe,  il faut s’imaginer dans une cellule de 9 mètres carrés…d’ailleurs les accusés avaient très bien expliqué la folie générée par l’isolement, pas de bruit, pas d’échanges, pas de vraie lumière, très peu de visites.

Alors, peut-on transformer sa peine pour faux et complicité ? demande ses avocates… auquel cas, il a déjà payé bien cher.

Vendredi 17 juin

Ali el Hadad Asufi encourt 16 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. On dit qu’il était en relation avec des hollandais pour acheter des armes.

Ami d’enfance d’Ibrahim Bakhraoui, pas de bol, (explosé à l’aéroport de Bruxelles) il est l’auteur de textos échangés avec ce dernier, « t’en veux combien de kilos ? «  or, dit son avocat belge marrant, Maître de Taye, « un kilo de frites peut-être, j’ai jamais vu qu’on vend des armes au kilo… »

Textos et rencontres avec Ibrahim Bakhraoui. « Sa condamnation pour les armes ce sont des armes de catégorie 4, couteaux pistolets à bille, arbalète »… il enchaîne « j’ai réussi à convaincre le parquet que Monsieur Hadadi el Asufi est un trafiquant de stups, j’aurais pu être au parquet, je vais songer à me reconvertir ». Il démonte l’enquête belge en disant que les choses n’ont pas été approfondies, en se moquant d’un prétendu trafiquant d’armes à vélo entre autres.

Puis il démontre avec un simple texto, « mais t’es où ? » sans nouvelles delui, qu’Hadad el Asufi ignorait tout de la radicalisation de son ami.

Il l’avait accompagné à l’aéroport pour, croyait-il la Turquie, d’où il n’avait plus de nouvelles de Bakhraoui passé sans le prévenir en Syrie. S’il sait que son ami va à l’état islamique, il n’a pas de raison de se poser des questions.

Suit une splendide plaidoirie de Maître Menya Arab Tigrine.

Elle montre avec finesse que tous les barbus avec qamis religieux relous, ne sont heureusement pas des terroristes, que « des esprits bornés y’en a plein les campagnes et plein chaque religion » il n’existe pas de signes évidents de la radicalisation des terroristes en général, et pas dans le cas des fréquentations des accusés présents ici. Il s’en est rendu compte sur la fin de l’été 2015 et a coupé les ponts avec son ami Bakhraoui par ce texto « je ne peux plus rien pour toi ».

« …Ali Hadad el Asufi n’est pas du tout du tout du tout radicalisé mais trop proche d’un monstre ».

Et elle termine magistralement par « la mémoire pour exister n’a pas besoin de la drogue d’un procès » et encore mieux : « rangez ces religions au placard et jugez ».

Le dernier de la journée propose de tamiser dans le tas de déclarations et de voir ce qui reste à charge :

  • avoir conduit Ibrahim Bakhraoui à l’aéroport pour initialement la Turquie
  • être allé avec lui à Athènes en juillet 2015 sans y rester
  • lui avoir loué un appartement en septembre 2015
  • l’avoir fréquenté en novembre 2015

et demande à la cour de se remettre à la hauteur de son client.

Et conclut par « on ne rentrera pas dans l’histoire, on aura juste fait notre boulot. Acquittez-le. »

Eh bien voilà une semaine avec des accusés finalement accusés d’avoir fréquenté les mauvaises personnes au très mauvais moment. Ils ont l’air d’être défendables, et pourtant ça a l’air déjà bien difficile.

Cette semaine, c’était déjà des plaidoiries brillantes.

La semaine prochaine nous promet un beau feu d’artifice, vu nos accusés indéfendables qu’il reste et que sont Atar, Bakkali, Abdeslam, Krayem, Ayari, Abrini.

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Dernière occasion pour les accusés de parler

C’était la dernière semaine pour eux de tenter de justifier, d’expliquer ce qu’ils ont fait ce fameux 13 novembre.

Alors, on peut rester au ras des pâquerettes et penser que tout ça, c’est un procès inutile, qu’on veut la loi du Tallion, dent pour dent, peine de mort, peine plancher (de Pécresse), à mort, tous coupables, sans distinction.

Au début, oui j’avais encore la rage, et le jugement un peu rapide, en plus, les 4 barbus que sont Abdeslam, Krayem Bakkali, et Ayari, m’inspiraient plutôt une image d’islamistes radicaux, dignes du GIA, pas très gentils avec les mécréants dont je fais partie, et pour lesquels je n’éprouvais aucune empathie.

Mais ça devient impossible de penser comme ça, quand on s’est farci 9 mois de procès, et qu’à chaque occasion d’écouter ces personnes, on a évolué dans nos jugements. Car, ils sont des humains et méritent qu’il existe un dialogue, une écoute, c’est bien ça, la justice à la française, ce que rappelle sans cesse Périès, le chef du procès. On est pas dans un pays de sauvages, et c’est encore ce qui caractérise l’héritage des lumières.

Laissons nous donc éclairer l’esprit, tant qu’on peut encore le faire ici. Le temps d’une grossesse, nous avons réussi à accoucher de la véracité presque totale des faits de ce 13 novembre, grâce aux enquêtes, aux témoignages, mais aussi, on doit le reconnaître, aux interventions des divers accusés.

D’aucun diront qu’ils dissimulent et qu’ils manipulent pour sauver leur peau. La vérité, c’est qu’il n’y a déjà plus grand chose à sauver, car tout le monde sort brisé de cette sale expérience, les victimes, comme les accusés. Certains ont déjà fait 7 ans à l’isolement, « ils l’ont bien cherché » diront les ignorants, il faut imaginer ce qu’est l’isolement carcéral, et les accusés savent que ce n’est pas fini. On peut donc, entendre ce qu’ils nous disent, puisqu’ils savent que c’est déjà perdu pour eux et qu’ils vont en prendre encore pour longtemps.

En 9 mois de procès, ceux qui l’ont vécu ensemble en sortent transformés. Au départ, j’avais une opinion tranchée, et les accusés pour la plupart refusaient de communiquer. La proximité physique, les regards échangés, les voir bouger, parler entre eux, les expressions, de lassitude, de désespoir, de colère, d’ennui, imaginer leur réintégration en cellule après 8 heures quotidiennes de procès, quand on sort au soleil libres, ça modifie l’opinion. Les émotions sont palpables ensemble dans la salle, elles ne le sont pas dans les articles froids, sans recul, sans angle.

C’était long, mais les échanges ont été productifs :

Ayari qui refusait de parler, a témoigné après avoir entendu une mère en deuil s’adresser aux accusés directement, et parler de son incompréhension face à des jeunes qui auraient pu être ses propres enfants.

Salah Abdeslam, qui refusait de parler aussi ou faisait des tirades provocatrices et inutiles, s’est mis à tout déballer ces trois derniers jours, et m’a touchée personnellement. Je le prenais pour un gros crétin méchant incapable de sentiments, j’ai découvert une personne faible sous l’emprise de son frère, manipulable et malheureux.

Abrini, comme Abdeslam a vraisemblablement refusé de se faire exploser également, cas de conscience, ou lueur d’intelligence, en tous cas, comme les autres il dit n’avoir tué personne.

Krayem qui ne veut rien dire, a été présenté par plusieurs témoins comme une personne réfléchie honnête et protectrice avec les siens.

Bakkali au final, semble être une personne intègre, victime également de tromperie.

Quant aux autres, ils ont l’air d’avoir été utilisés, floués. Pas de chance, les liens fraternels, d’amitié, et de copinages, ont pris le dessus sur la méfiance. (Ce qui semble incompréhensible pour la cour, qui vient d’une classe sociale dans laquelle on ne se rend pas service de cette façon là).

En fin de compte, au lieu d’une cellule ultra-organisée, c’était une mini secte avec Abaaoud en gourou local.

Dans les comptes rendus de journaux, on a des extraits, il manque des mots parfois essentiels, quand je cite les interventions, j’essaie de les restituer le plus fidèlement possible.

Ces jours-ci, Abdeslam a bien expliqué ce qu’il faisait et quelle était sa mission.

On a compris que trois jours avant les attentats, son frère l’a embarqué dans une réunion avec Abaaoud, qu’ils l’ont convaincu de participer à la surprise party du 13, en déposant les trois premiers kamikazes au stade de France, puis, qu’il devait se faire exploser dans un bar du 18ème vers Simplon. Il dit qu’il a renoncé à le faire, en voyant une jeunesse en joie tout autour de lui et qu’il a désamorcé son gilet.

Un avocat de partie civile fait un cirque répétitif (ça dure 12 mn) qui vise à démontrer que son gilet explosif analysé a montré qu’il était défaillant, et que c’est la raison pour laquelle il ne s’est pas fait exploser, et pas son empathie soudaine. Sa démonstration me semble bancale, puisque le gilet a été expertisé après qu’Abdeslam l’ait désamorcé. Bref sa longue intervention énergique ne sert pas à grand chose…

Ensuite Abdeslam continue, explique qu’il n’était pas très chaud au départ pour abandonner sa vie terrestre, (il devait se marier quelques mois plus tard), mais devant l’insistance d’Abaaoud et de son frère qu’il admirait, il a accepté. Il avait déjà loué les voitures des commandos à son nom pour ne pas décevoir son frère. Il ajoute que les cibles étaient vaguement repérées mais pas très préparées, qu’ils ont frappé là où il y avait du monde, au hasard. Il était très troublé et l’a fait à contre-cœur, qu’il dit.

Puis il dit une maladresse  » je suis content que certaines parties civiles en soient sorties plus fortes » en parlant d’une qui est devenue journaliste -pas moi ah zut- et d’une autre qui est devenue médecin. Là il y a dans la salle un mouvement de recul, mais au fond il n’a pas tort, même si on ne fera pas revenir les morts, et que des vies sont brisées pour l’éternité, certains ont su saisir l’opportunité pour changer de vie et mettre à profit dans des nouveaux projets, l’argent du dédommagement du fonds de garantie. D’accord, c’est pas politiquement correct et c’est surtout pas à lui de dire ça, mais les faits sont là.

Beaucoup d’entre nous trouvent que son avocate est très douée et qu’elle sait bien le faire parler à son avantage. Pour moi à ce moment là, il a l’air sincère, d’ailleurs il dit « je vous dis la vérité, je n’ai aucun intérêt à mentir je suis déjà condamné ».

Il a également parlé de la politique étrangère française, et dit que si la France s’était engagée auprès du peuple syrien au lieu d’envoyer des armes à Bachar, rien ne se serait déroulé comme ça. Ah ouais, c’est pas un idiot, hein…

Ensuite dans un silence de mort, il présente ses excuses à tous, aux parties civiles, à ceux qu’il a embarqués malgré eux, ses chauffeurs Amri et le jeune Attou, et son touchant « j’aurais du le protéger comme mon petit frère, je n’ai pas su ». Sa voix est beaucoup moins sûre que quand il nous avait sorti la profession de foi « Allah est unique et Mohamed est son prophète ». (le truc écrit comme un handicapé en arabe sur le drapeau de l’état islamique…sigh.).

Là, j’ai une impression mêlée de soulagement d’avoir pu reconstituer la chronologie presqu’en entier, une question demeure au sujet de Roissy et d’Abaaoud… Soulagée d’avoir entendu des humains et pas les monstres qu’on avait imaginés.

J’ai aussi une impression de gâchis immense…Je voudrais qu’on passe à autre chose, qu’ils puissent refaire leur vie, je ne leur souhaite pas vraiment plus de prison qu’ils en ont déjà fait. De toute façon, ils ne se sont pas fait exploser, ils le feront jamais.

Nous, la nôtre de vie ça fait déjà 7 ans qu’on avance comme on peut, mais on est libres c’est plus facile.

Impression d’inquiétude aussi : finalement c’était un peu bancal tout ça, on aurait pu vivre un truc encore pire si Abaaoud n’avait pas été arrêté, si les bombes avaient été plus puissantes, si les mecs armés étaient mieux renseignés, si tous les jihadistes étaient arrivés à bon port. Combien d’autres sont sur la listes des prétendants à la bombe humaine ? Ensuite, il se passera quoi ? Quelles politiques on met en place pour éviter l’engouement au djihad ?

Niko me dit « je crains qu’on ait pas attrapé le poisson entier ».

En effet, on a qu’un seul poisson pilote, le banc de requins va sortir bientôt du récif.

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Les accusés parlent (ou pas)

Fin des accusés (trois jours où j’étais pas) Mercredi 8 février


Je compile les articles des autres pour résumer
Aujourd’hui c’est la star, tous les journaleux, qu’on ne voyait plus guère au tribunal, se sont retrouvés entassés à interroger. Le matin même, LCI m’a demandé si je voulais bien faire l’andouille en direct pour dire « ohlàlà Abdeslam… », mais les autres ils savent à peine qui c’est.
Donc le « monstre » arrivé décontracté, chemise blanche, et pour une fois, il parle.
Salah Abdeslam, le gars qui aime bien faire des blagues.
Si on résume tout son blabla :


1 Il a une part de responsabilité mais n’a tué personne, et en conséquence, alors qu’il aurait eu un cas de conscience au moment de se faire exploser, il trouve le moyen de dire, que comme les peines sont extrêmement lourdes vis à vis des terros (on voit qu’il connaît pas bien l’Amérique), le prochain n’aura pas de cas de conscience, puisqu’il sait que ce sera perpétuité et se fera sauter. (Autrement dit, va-z-y j’ai rien fait, 5 ans d’isolement, je suis au bout, relâchez moi.)


2) Il voudrait bien refaire sa vie là où on ne le connaît pas, quelque part en Orient et assure qu’il n’est pas dangereux. Mais cependant, il a été un combattant, non violent.


3) Il s’excuse d’être incompris des victimes et met en avant sa maladresse. (c’est sûr, c’est maladroit de conduire un commando de la mort).
4) Son engagement est d’abord politique, et le retour de son frère Brahim a
accéléré l’engouement pour les accompagnements en voiture.


5) Enfin il justifie son engagement dans le jihad par la crainte de Dieu (Médiapart dit que c’est sa réponse la mieux de la journée, ils déconnent des fois médiapart). Par contre il divague au sujet de l’état islamique qui fait bien les choses religieuses, et de la faute à François Hollande quant aux attaques simultanées du 13 novembre.


En fait, sa meilleure réponse c’est la dernière : des attentats il va y’en avoir encore, pour l’état islamique c’est pas terminé.
Donc on revient au point de départ, qui pour moi, n’est pas tellement de juger
ces gens là, mais de savoir ce qu’on mettra en œuvre à la suite du procès
pour éviter ça.

Jeudi si j’ai bien pigé y’a eu rien du tout car les témoins de Salah Abdeslam, ne sont pas venus.

Vendredi 11, El Hadadi Asufi


Personne pour l’écouter, la salle est à nouveau vide.
Lui c’est les armes qu’il est supposé avoir fourni.
En plus il bossait à l’aéroport et était ami avec Brahim Bakhraoui qui s’y est fait exploser. (sacrée coïncidence).
Sa mère et sa sœur viennent témoigner ; il est très drôle, sociable, sympa, non jamais il va fournir des armes, oui il rend des services car il est sympa.
El Hadadi Asufi parle, au sujet de sa radicalisation non rien à signaler, par contre il accompagne son copain, Ibrahim Bakhraoui, pour qu’il s’envole en Turquie « se planquer » après un casse de plus.
Et Bakhraoui revient trois semaines plus tard, ensuite il l’accompagne aller-retour de 24 heures en Grèce. Ensuite y’a une histoire de croisière qui trimballe les deux frères Bakhraoui à droite et à gauche, dont la réservation se trouve chez Hadadi el Asufi lors d’une perquisition.
Alors ça commence à faire.


Comme beaucoup d’accusés ils rendent des services qui leur coûtent aujourd’hui très cher, la question demeure, en connaissance de cause (ils nient ?) ou réellement pas (ils sont niais ?)

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Les accusés et la religion 3

Mardi 1 février 2022
(Krayem boycotte toujours)


Yacine Atar

On lui reproche des trafics de voiture « j’achète et je vends », avec les frères Bakhraoui, ses cousins, des trajets suspects, ainsi qu’un engouement pour l’état islamique certain, dont son frère Oussama (!) est devenu cadre en Syrie.
Périès relit des échanges SMS qui figurent dans les rapports de la DGSE belge, et l’interroge au sujet de sa radicalisation.
Sms (les zesèmess) adressés à sa femme afin qu’elle évite une piscine mixte, qu’elle n’accouche pas avec un mais une gynécologue, adressés à sa sœur, afin qu’elle rudoie ses enfants s’ils ne font pas la prière…et au sujet du maquillage qui ne convient qu’aux femmes mariées…
Bref, il s’est mis dans la merde, prétend ne pas être radical, et pour sa seule défense dit « oui mais dans les zessemèssses, y’a ahahah, ça veut dire que c’est pas sérieux.. »
Périès continue de sortir des trucs de son compte FB contacts mal appropriés, et phrases qu’il aurait mieux fait d’éviter, genre mécréants, jihad, etc…(son frère Oussama Atar était quelqu’un à l’État islamique mort en martyr) alors son fils s’appelle Oussama (bravo, c’est comme Adolphe ici
quand même)…

On trouve aussi du « belgique et europe de merde, menaces physiques sur sa femme « moi jamais de la vie, des violences ? voilà bon je suis musulman…dounya ça veut dire terre ? »
(non c’est vie crétin)
… à propos d’un contact douteux E.I, « Saïd ? Non euh ben c’est des contacts FB, j’en ai plein, par exemple j’ai Djamel Debbouze. » (il va être content Mr Debbouze).
Son ami al Asri a dit de lui que tout à coup il était devenu chiant, plus de rigolade, plus de sorties, ? En rapport avec la religion ? « non c’est parce que je me suis rangé, je suis marié tout ça… »
Au sujet de la radicalisation des frères Bakhraoui, il cafouille « non j’ai jamais rien vu.. ; » Périès dit « ben comment ça se fait que vous ayiez rien vu ? Parce qu’à ce moment là ils commencent à pencher, hein, sérieusement ! »
et blablable « …je sais que je suis une pipelette, laissez moi répondre » (il fait ça depuis deux heures…
Quel type de conversation avec les Bakhraoui ? (nombreux échanges SMS)
« ah euh ben des échanges banaux (!!!) (il dit banaux trois fois), très clairement c’est des sujets banaux , si vous serez (!!!!) venus chez moi… »

Heureusement qu’il a sa sœur et sn oncle comme témoins ; tous les deux disent vraiment qu’il n’est pas du tout radicalisé. Sa sœur dit qu’Oussama, celui qui a rejoint l’état islamique n’est plus son frère depuis longtemps, que son vrai frère c’est Yassine. Son oncle nous dira même « pour moi Yassine, c’est le fils spirituel de Bacchus, le dieu du vice et du sexe » (mais pas du vin).


Au sujet des faux papiers de la voiture balai-terros, « ah oui mais par après ça m’a fait tilt, ah oui je viens de me souvenir ! »… il alterne avec « ah je ne sais plus me souvenir… » et « je parle beaucoup, Monsieur le président, excusez moi »… « UI (belge) non Ui, je n’ai jamais su, euh je peux prêter
serment »
« ah non ! dit Périès, on est pas dans le système américain ! » mais tout ça pour dire rien du tout en fait.


Voici Attou (mon préféré)

Pour rappel le jeune Attou 21 ans en 2015, était dans la voiture avec Amri qui a récupéré Abdeslam à Châtillon-Montrouge.
Attou, on ne lui pose pas de questions sur la radicalisation, il est complètement en dehors ; il dealait pour le compte de Brahim Abdeslam, on ui demande c’est quoi ces trois mandats cash qu’il lui a envoyés au Maroc.
Il répond, « c’est le fruit des ventes de shit, l’argent des stups, c’est à lui, 5000 euros en deux ans, je suis désolé, c’est pas beaucoup ».
Oulakadi a dit (jakadi?) que les vidéos de l’état islamique, tout le monde les regardait au café.
Attou répond « ben s’il le dit, moi j’ai rien vu, ce café c’était surtout les stups, sinon les autorités belges seraient venues, on était surveillé pour les stups,pas pour la radicalisation ».
Et son rapport à Brahim Abdeslam : « c’est mon patron, j’ai rien vu venir de sa radicalisation »

Avocat de parties civiles : « mais il serrait plus la main aux femmes ? Il visionnait des vidéos ? «
« les vidéos il était discret, et les femmes, il continuait de leur serrer la main, d’avoir des copines… »
Et lorsqu’un avocat d’un autre monde lui dit « mais vous allez à 4 à l’aéroport de Zaventem chercher Brahim à son retour de Turquie ? »
« «vous pouvez pas comprendre, on est pas de la même classe sociale, nous on s’entraide, on peut aller à 10 chercher une baguette… »


Quand les avocats de la défense le questionnent au sujet des accusés, leur client respectif :
« Amri n’était pas religieux, il fumait, je lui ai beaucoup avancé du shit,
Brahim Abdeslam non plus, il était bienveillant avec moi, n’avait pas l’air dangereux… y’a un voisin qui a mis une bougie devant le café quand il est mort quoiqu’il ait fait ; il avait une double vie »
Au sujet de Salah « il m’aidait, c’était moins un patron, plus un copain, aujourd’hui je lui en veux bien sûr»
L’avocat d’Oulkadi parle d’un copain de la bande, El Hassani qui aurait dit que « Brahim ça se voyait il était devenu plus méchant » .. il répond habilement « ben posez lui la question , je sais pas moi j’ai rien remarqué » (il est malin ce petit.)
Et enfin, un avocat de la défense, lui demande si sa vision du café et de ce qui s’y passait n’était pas altérée par sa consommation de shit.
« je dis pas qu’on est con con, mais on est défoncé en tous les cas » (j’espère qu’il prendra pas trop cher).

Mercredi 2 février

Voici un témoin éducateur Olivier van…ecke…(avec un nom flamand en Van) .. qui a travaillé à Molenbeek. Il a été missionné par la ville dès 2014 (jusqu’en 2020) pour faire du lien avec les familles de plus en plus nombreuses, dont les gosses partaient en Syrie. Son boulot c’est d’essayer en équipe, mais lui c’est le boss, de récupérer des jeunes avant qu’ils ne partent en Syrie ou de les évaluer à leur retour ou à leur sortie de prison. Donc il a eu affaire à Attou et dit qu’il n’y a chez lui aucun signe de radicalisation, de violence ni même de religion.

Il aime le mot continuum utilisé 7 fois dans sa grande explication sociologique, clairsemée de vocabulaire de l’éducation populaire (plateforme de concertation, learning by doing, -apprendre sur le tas quoi-, capital guerrier, dimension communautaire, socialisation, tribalisme) , et il se la pète un peu aussi avec son look de métalleux propre.

La cour qui est très impressionnée qu’un gars de cet acabit (tête rasé avec chignon, fringues « j’aime Lemmy »…) puisse maitriser sa langue de métier avec une aisance aussi fluide, n’arrête pas de lui poser des questions inintéressantes Ce moment fait penser au petit passage chiant de la BD « la cellule » (le reste est bien) où l’auteur dessine un faux repas entre les enquêteurs et leur famille pour placer sa science en matière d’étude sociologique, d’analyse psycho sur fonds de géoplitique. La BD est vraiment intéressante, mais ce passage est super relou.

Et il atteste que le café des frères Abdeslam a bien fermé en Aout 2015 pour trafic de drogue, mais pas du tout pour radicalisation.

Nogueras (défense) en profite pour placer  » en somme ce qu’on reproche aux accusés c’est de ne rien avoir vu venir, dans la radicalisation de certains, c’est ce que vous avez mis des années à comprendre ?

Jeudi 3 février je ne suis pas là, c’est le tour d’Oulkadi. Apparemment il n’a pas dit grand chose, Il comparait libre comme Attou et Chouaa. Il avait pris Salah Abdeslam à la suite d’Amri et d’Attou qui l’ont déposé dans un café à Bruxelles, et l’a emmené à Schaerbek, dans un appartement. C’était pas une bonne idée.

Vendredi 4 c’est le tour de Chouaa.

La femme de Chouaa témoigne : Elle présente ses condoléances aux victimes, dit avoir rencontré Chouaa au boulot en 2016 (il était libre) et puis comme il a été arrêté il lui a expliqué le bourbier dans lequel il s’est mis. En 2018 elle est enceinte de 6 mois, et la police défonce la porte, emmène Chouaa, l’interrogen, le relâche, puis la France l’arrête à nouveau en pleine rue. Il n’est pas très religieux, ne pratique jamais, mais soupçonné de collaboration, car voisin de tous à Molenbeek. Il prête sa maison, son ordi et sa voiture assez facilement ; on a retrouvé des choses compromettantes sur l’état islamique dans son ordinateur, et des téléphones perquisitionnés chez lui, mais les témoignages des accusés disent tous qu’il était en dehors de tout ça. Abrini, son pote, a même dit « qu’on se marre bien dans sa maison qui est un peu la maison du quartier. »

Abdellah Chouaa dit que son grand frère a voulu se venger du divorce de son père et de sa mère, en accusant à tort son père d’être radical. Il est imam et met des baffes à Abdellah pour qu’il aille à la mosquée. « Vu comme ça, certes bien sur bien sur ça semble radical (c’et son tic de langage, les questions durent longtemps mais il dira 14 fois bien sur bien sur, et 10 fois certes),je me rends compte que j’étais con à l’époque, tout le monde passait par chez moi sans que j’y soie, mon ordinateur servait à tous, y’en a qui dormaient là… ». Il répond à Périès au sujet d’Abrini :

« je n’ai jamais compris qu’Abrini était radicalisé, il cherchait son frère…il était souvent chez moi très généreux, son argent provenait des casses, il en avait beaucoup mais partageait, faisait profiter tout le monde, c’était plutot mile deux mille que 100 euros… oui il a du regarder des choses sur la Syrie dans mon ordinateur, mais pas que ça, hein, y’avait des films pornos aussi, on risquait pas de le penser radical..; » … » Dahmani on allait avec lui tous les jeudis dans des soirées salsa…

Périès dit au sujet d’une conversation à part entre Dahmani et Abrini « ah alors ils faisaient de la takya ensemble?  » (c’est dissimulation, le mot qui convient à un procès de terroristes)

Chouaa répond : « ah Monsieur le président, je sais même pas ce que c’est de la takya…ils ont parlé discrètement entre eux, mais comme Dahmani vendait de la blanche, de la schnouf, quoi (c’est belge), j’étais certain que c’était à ce sujet là. »

Puis, il s’agit de deux numéros de téléphone, dont la fin est 033 et 241 -ça va durer, heureusement y’a du bien sur bien sur et certes pour nous distraire- que les enquêteurs belges ont tracés et attribuent à Chouaa, or y’en a un des deux, le plus sulfureux avec des coups de fils un peu orientés bricolage terroriste, que Chouaa a toujours nié posséder. Cette conversation va durer et nous permettre de réaliser à quel point on est fliqué, (rien à envier à la Chine) car on comprend que le téléphone est suivi et tracé, en « bornant » à des tas de relais qui permettent de suivre tout ton trajet exactement.

Ensuite viennent les questions embarrassantes auxquelles il répond « ben je vou zessplique, c’est simple bon j’avais pas d batterie et ‘est pour ça euh non j’ai jamais eu ce téléphone » et « vous allez chercher Abrini à son retour de Syrie mais vous êtes en colère de son mensonge? » « oui il m’a dit qu’il allait en Turquie mais après quand je l’ai su je l’ai dénoncé aux autorités pour le protèger et je suis allé le chercher à l’aéroport j’étais content qu’il revienne, c’est mon pote »..;

Mais sauf qu’Abrini est revenu par Paris CDG, et qu’il a fait la route de Bruxelles à Paris, qu’au dernier moment ce relou d’Abrini lui a dit de le récupérer Porte de Clignancourt et qu’on saura jamais pourquoi. Chouaa dit qu’il est allé le chercher en toute bonne foi et sans poser de questions. Puis Maktouf pose des questions qu’on ne comprend pas, il répond « peut être c’est ça oui », Au sujet d’une mosquée dans le 18eme, son avocat dit « ah non on va pas parler de ça », il répond « désolé Maître Maktouf deux fois, Périès intervient et dit « voyez qu’il est de bonne volonté, alors répondez c’est une histoire de mosquée? » il dit « ouieuhnon » Périès dit « alors continuez », et il change de sujet… » Abrini c’est pas le même aujourd’hui, hein à l’époque y’avait une fille qui venait le chercher en twingo … tUingo en belge…

Un avocat de partie civile lui demande au sujet d’un emprunt bancaire qu’il aurait fait au même moment qu’un mandat bancaire, il répond « ah non Abrini il avait toujours 3/4000 euros dans les poches » l’avocat insiste Périès fatigué intervient « on a compris la question…et la réponse… il a bientôt fini…la question est simple » Il n’en peut plus, et nous non plus.

Mais toutefois ça s’éternise, on revient au sujet des téléphones, « comment vous comprenez qu’on y arrive pas? » dit un avocat, Chouaa répond « c’est à mon avocat de faire ce travail » -bien vu- son avocat intervient « ce numéro a été attribué à Abrini pendant deux ans » Périès extenué, dit « je crois qu’on a fait le tour ».

Encore un peu de partie civile sans intérêt, puis la défense :

l’avocat d’Abrini lui demande de préciser, qui était Abrini avant, il répond « c’était mon ami, la fête, les boîtes, les casinos, les filles, on a bien ri, j’ai rien demandé… » « il aimait bien le foot? » demande l’avocat » Chouaa pleure et ne répond pas. Un mini incident, ar au même moment ça rigole du côté des parties civiles.. Chouaa se ressaisit « il adorait ça, fan du Barsa, du Real, aucune pratique religieuse, j’avais confiance en lui, sa femme était dingue de lui, elle a jamais mis de voile… on a eu beaucoup de bons moments ensemble, j’arrive pas à y croire, aujourd’hui je lui en veux »

Une dernière question au sujet de l’argent envoyé à Abrini en Turquie, on découvre que c’est Dahmani qui lui a envoyé très probablement.Périès demande « mais qu’est ce qu’il fait la nuit à ce moment là? » Chouaa répond, « ben c’est le ramadan, il s’amuse » y’a un blanc.. »Monsieur le Président, la nuit au ramadan, on s’amuse ». Abrini à qui on demande, ne veut rien dire de plus. On s’arrête enfin.


							
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Procès 13/11 les accusés et la religion (2)

Comme Asufi était covid la semaine dernière on a repris que mardi 25 janvier avec Usman. Je n’y étais pas, d’après le compte rendu de Charlie, assez fidèle, Usman (le type arrêté en Autriche en compagnie d’Hadadi l’Algérien, veut juste rentrer au Pakistan, n’a pas participé, aux attentats. En effet, il était en prison en Autriche, heureusement, parce qu’il était sur la route… Nous entendrons une dame du QER
quartier d’évaluation de la radicalisation (groupe de personnes qui essaient de déceler parmi les détenus, leur niveau de radicalisation) à son sujet demain.

Mercredi 26, Bakkali


Il est rasé de près, la tête, pas la barbe, et dit « je ne suis pas en capacité de vous répondre, j’ai eu un procès hier (le Thalys) je ne suis plus en capacité de répondre, parce que quoique je dise, je suis déjà jugé , je suis fatigué démoralisé ».

Donc il a été condamné hier pour peut-être avoir ramené en voiture des terroristes (Khazzani le gars du Thalys , toujours vivant et Abaoud qu’on ne présente pus) de la Hongrie, et de l’Allemagne en Belgique.
Bien que Khazzani qui tire sur les gens dans les trains, dise ne pas le reconnaître comme chauffeur, vu qu’il a loué des voitures à son nom et que les terroristes se sont retrouvés à Verviers, justement son patelin en Belgique, il a pris 25 ans de prison ferme. Donc ça l’a séché le jugement d’hier, normal alors il ne parle plus.

Périès essaie de le motiver, « vous pouvez faire appel, tentez votre chance» Bakkali répond « dans des affaires de terrorisme aussi graves ? » la salle d’audience rit. (aucune pitié). « de toutes façons, ce qu’on vit actuellement, ici on ne voit que ce qui est apparent, je suis pas bien, ce que je vais dire sera interprété».
Périès temporise ; « on va évoquer ce qui a été dit, puis si vous voulez intervenir, vous pourrez, n’hésitez pas à demander la parole ».
Mais Bakkali se tait.

Périès le cite d’après les dépositions successives, « je ne suis pas d’accord avec les actes terroristes, je les condamne » mais comme on a retrouvé des tas de chosestelles que mécréants alliés du diable, jihad moujahidins récompensés, ténèbres et désordre, bienfaits de la charia, dans l’ordinateur chez ses parents, il dit « on aurait bien aimé vous entendre à ce sujet plutôt que le silence…Vous connaissez ces Pdfs ?
Bakkali ne dit rien.
Péries continue  » …vous fréquentiez les trois mosquées de Verviers ( !!! pour 50 000 habitants, sont fous les belges), collectes pour la Syrie, l’état islamique ? l’humanitaire ? Échanges téléphoniques avec les frères Bakhraoui (les 2 explosés à l’aéroport de Bruxelles), faux papiers, location d’un appartement pour Brahim Bakraoui… et dossiers clairement radicaux dans l’ordinateur, alors dites nous y’a Abaoud aussi ? « 

On ne le saura pas.
La cour (assesseurs, ministère public,) les avocats, tout le monde insiste, « venez nous dire par respect pour les parties civiles qui veulent comprendre »… RIEN.
Les avocats de la défense essaient de sauver leur client respectif ; « …dans l’intérêt d’Atar, vous avez dit que c’est un musulman très assidu, en fait non hein, alors ? ». Toujours rien.

Ensuite, à la lecture des dépositions de sa femme, on comprend que c’est un gentil papa, honnête etinvesti, et très religieux quand même. Et là à force d’être à l’isolement, il a des crises d’angoisse.
Ok pause, puis on a son frère Abdelmajid, qui vient témoigner. Il a la même voix que Mohamed Bakkali. Alors son frère est une personne calme, empathique, intelligente, qui ne fait rien d’illégal. Qu’en plus Verviers est à 100 km de Bruxelles, et que c’est une petite ville sans histoires par rapport à Bruxelles, c’est là bas que t’as de mauvaises fréquentations ».
Périès demande « et à propos de la radicalisation ? » il répond « on a pas la même perception de la radicalisation, 5 prières et les piliers de l’islam, normal quoi… »
Il explique qu’il est parti au Maroc en mai 2014, monter une affaire et qu’il a laissé les clés de son ancien appart chez ses parents pour le courrier, pour quand il revient en famille de temps en temps, avant son installation définitive au bled… et que Mohamed a dépanné un des frères Bakhraoui dedans sans le lui dire. Par gentillesse… « il a mis quelqu’un dans mon appart sans que je le sache, c’est interdit ça, quand je suis rentré en septembre 2015 pour quitter définitivement l’appartement, mon frère était mal à l‘aise quand il est venu me chercher à l’aéroport ».

Encore une occasion de déceler le fossé de classe sociale… avec les questions de la cour : « …donc vous avez touché le chômage et gardé votre appartement en Belgique pendant tout ce temps ? » (tu les vois venir?)

« ben c’est pas facile de partir hein, faut être sûr de son coup, en famille en plus… c’est pas pour profiter du système hein, je le payais mon appartement, et le chômage j’y avais droit.» (non mais)

« …des dépositions de voisins disent que vous avez déménagé 7 matelas » « ah non c’est la déposition de Monsieur Boncart, un bon raciste (avec l’accent belge), parce que comme j’ai fait le déménagement avec mon équipe de foot après un match, on a fait ça le soir, on a tout sorti en 20 minutes, il a dit qu’on a fait vite, comme si j’avais essayé de fouir. » (fuir en belge)
(celui là je trouve ça bien jusqu’au moment où il dit « …parce que ma femme avait un niqab, alors on était pas bien vus ». Ben tiens.)

Et les avocats de la défense « … Comment interprétez vous le silence de votre frère ? » « il est jugé d’avance, on a un sentiment d’injustice, par exemple, dans l’affaire du Thalys, son ami le plus proche n’a pas été interrogé, tout est déjà joué, je ne sais pas pour qui il a loué les voitures . Il a rendu service» .

Jeudi Madame Cade directrice du QER (quartier d’évaluation de la radicalisation) à Fleury. Et témoin d’Usman.
Aujourd’hui, « en l’occurence » versus « takya ».

Périès resitue l’accusé, qui a été 5 ans en madrasa (école coranique) au Pakistan, élevé dans une famille et un environnement super musulmans. Parti en Syrie très jeune avec un religieux de son bled, « quelqu’un m’a retourné le cerveau » s’est retrouvé en Syrie embarque par un cadre…
Puis mandaté pour venir se faire exploser en Europe. Madame Cade qui utilise l’expression « en l’occurrence » au moins 20 fois, dit que les observations menées pendant plusieurs mois par l’équipe, ont conclu à une non-radicalisation, il est d’ailleurs en détention normale. Il a évité les contacts avec les
musulmans, s’est désengagé de l’État islamique, les fouilles régulières n’ont montré aucun texte islamique…

Questions de la défense, « est-il possible de dissimuler quand on est expertisé par le QER ? « la dame dit « non, c’est très difficile, car nous sommes plusieurs à évaluer, à base d’entretiens, d’observations, de réinsertion dans des activités collectives avec des éducateurs, échanges informels observés, et contacts en prison… »


Question de parties civiles (soupir)


Maktouf (double soupir)

« qu’est ce qui dit que vous n’êtes pas la proie de la takya de Monsieur Usman » attention le mot takya va revenir 10/12 fois dans les débats du jour, donc ça veut dire « art de la dissimulation ».
(Usman a l’air plus crétin que fourbe, mais ça aussi ça fait peut-être partie du jeu) Madame Cade répond « je ne suis pas toute seule, ce sont de regards croisés, nous faisons exprès de ne pas avoir toutes les informations du passé des personnes observées pour rester objectifs » (ça a l’air pas mal ce QER).
Une autre « comment pouvez vous affirmer qu’il a une faible connaissance de l’islam alors qu’il a 5 ans de madrasa derrière lui, l’organe de formation des talibans, c’est un homme très pieux ?» (y’a plein de gens qui sont mauvais à l’école non ?)
Elle répond « ce sont les observations de l’imam de la prison de Fleury»…

Ensuite le attaques s’enchaînent, ça vise à discréditer les dires de Madame Cade, c’est pas facile pour elle, « Pas de doute ? « « Victime de manipulation « vous l’avez cru »… elle répète « ce n’est qu’une hypothèse »…
Un dernier trou du cul l’achève avec un hautain « je suppose que vous avez appris beaucoup de choses aujourd’hui ».
Périès intervient « c’est un outil de gestion de la radicalisation, on va pas revenir là-dessus… »

Madame Cade dit « je ne peux pas revenir sur une synthèse réduite de 2020, on ne parle pas de sortie de prison…ce sot des faits observés sur une période, son implication, les attitudes surveillées, les liens avec la famille… en l’occurence c’est une hypothèse ».


Les avocats de la défense essaient de savoir quid du QER et de leur client ;
Celui d’Attar demande pourquoi il n’a pas pu bénéficer du QER, celui de Karkach martèle que son client a été considéré comme pas du tout radicalisé, et celui de Bakkali demande ce qu’on en a pensé.
Madame Cade répond au sujet de Bakkali qu’il était concentré sur la licence qu’il a validé en prison, et dit que les échanges menés ont surtout montré son inquiétude quant aux jugements qui l’attendaient.
C’est la pause, on remercie Madame Cade.


On s’énerve de l’absence de Mme Grégoire, juge belge, qui ne veut pas venir.

La reprise, c’est Jawad Benhattal témoin pour Bakkali ; cousin (pas de chance) de Yacine Atar et des Bakhraoui ; il dit que Bakkali n’est pas concerné. Que son cousin Bakhraoui était en relation avec Bakkali 3/4 fois pour des histoires de fringues de contrefaçon.
Il est plutôt surpris de la radicalisation des uns et des autres puisqu’il faisaient des braquages (et plusieurs condamnations) à droite à gauche… Il s’est retrouvé en prison en même temps que Bakhraoui, Attar…
Périès demande « vous avez appelé 35 fois Ibrahim Bakhraoui… »
Lui « non non les flics belges ils font n’importe quoi, (on a déjà entendu ça, curieux), c’était pas mon téléphone, en plus j’étais en prison à ce moment là »
(le boulet on note, il sort il y retourne il sort il y retourne…)
Il dit qu’il n’a vu aucune radicalisation chez ses cousins, juste des prières, et a juste acheté une voiture à Bakkali.et à chaque fois il est calme, posé, avec sa fille souvent…« je ne sais pas vous dire, Bakkali, il avait une BMoué -BMW en belge- Il est doux, facile à arnaquer, il s’est fait avoir, utiliser. »
Un avocat de la défense d’Asufi, revient sur les flics belges « la DR3 ils menacent facilement, comme les écoutes dans la voiture n’ont pas donné grand-chose, à l’interrogatoire, il s’est passé quoi ? »
Benhattal répond « oui ils m’ont dit de tout dire et que je serai libéré le jour même, sauf que je savais rien, moi c’est les braquages, je pensais pas du tout qu’ils feraient ça mes cousins, et Asufi il fait rien lui, c’est pas une personne qui braque, non violent, il fume du shit, il aime la rigolade, c’est pas le mec dont t’as besoin pour une kalach’, les frères Bakhraoui, ils en avaient déjà. ».

Vendredi C’est Amri


Celui là il est allé chercher Salah Abdeslam, la nuit du 13 en aller-retour avec Attou. Bruxelles-Paris, dans une bagnole fraîchement vendue par Brahim Abdeslam.
D’abord des gens en vidéo-conférence depuis Bruxelles, le papa explique que c’est un bon garçon qui est arrivé en Bekgique à l’âge de 17 ans, et qu’il est gentil et rend des services. La preuve il aime travailler au samu social. Son seul problème c’est le shit, mais jamais il aurait imaginé qu’il soit condamné pour terrorisme.


Alors à l’attaque !
Makhtouf « bdn;sbcbhdbjc… »
Périès lassé « dans le micro Maître Maktouf »
Maktouf « vraies relations père-fils, comment cela se manifeste-t-il ? vous habitez à 30 km ? »
« oui au téléphone très souvent, de temps en temps les week-ends… »


Zwart « loin de la radicalisation ? Mais il fréquente les béguines ! »
(Pour la centième fois) « oui ben c’est un café normal, personne ne savait à l’époque … »
Zwart « vous n’avez pas d’ élements concrets en réalité ».

Truong « pas radicalisé ? Pourquoi arrêté ? »
le papa « …il a fréquenté ces gens sans savoir, lui il est gentil, il rend service volontiers »
« au point de faire Bruxelles-Paris en voiture après une nuit de travail ? »
« il peut rendre ce genre de service oui, si un copain lui dit qu’il est en panne … vous savez il les connaît pas très bien, il travaille au café, c’est petit, toujours les mêmes, on finit par devenir copain… lui c’est pas un criminel comme Abdeslam»

La défense Ronen l’avocate d’Abdeslam
« pouvez-vous confirmer que mon client est un tueur ? c’est fondé ? c’est dans les journaux, ou vous le connaissez ? »
le papa « son frère s’est fait exploser, lui non, mais c’est prévu…c’est des tueurs, des criminels »
« oui c’est de la rancœur naturelle » ( !!!! oui on a un peu de rancœur, permettez)
« Mohamed (Amri) il n’a tué personne, il n’avait pas de ceinture explosive, sa mère souffre … »
« …ça vous le savez des médias » (en fait elle va finir par nous faire croire qu’Abdeslam était venu à Paris complètement par hasard et qu’il n’a rien à voir avec les attentats)
«… oui »


Nogueras, son avocat, conclut en insistant sur le fait qu’il n’est pas radicalisé, que sa femme ne porte pas de foulard, qu’il ne prie pas toujours, et que la voiture qui a servi à rapatrier Abdeslam, et qu’il avait achetée à Brahim Abdeslam auparavant, n’a coûté presque rien.


Sa femme témoigne : (une belge néo-convertie, c’est pas malin)

Donc, Amri travaille au samu social de nuit, entre octobre et mars.
Ce jour là, vendredi 13, il travaille, et appelle sa femme pur lui dire qu’il va bosser jusqu’au matin, et revient claqué, le lendemain midi.
Il lui dit qu’il est allé chercher un copain, (pas où) et va dormir.
Ils se connaissent depuis 2009, mariés en 2013, elle dit qu’il est gentil, serviable tourné vers les autres, pas très causant.


Ensuite la cour l’interroge au sujet des clés USB contenant des anashids, de traces de recherches état islamique dans un téléphone et d’une Mercedes dans le garage.
« la Mercedes en fin de vie, cadeau du beau père, et les clés elle ne sait pas s’en souvenir. »


Nogueras intervient pour dire que les fichiers étaient anciens et les recherches supposées islamistes, sont générées par certains moteurs de recherche automatiquement.


La cour demande des précisions au sujet du caractère gentil, parce qu’un voisin le décrit comme irritable.
« aaaah oui celui là, un casse-pieds que mon mari remet en place… »

Les parties civiles (déchaînées)


Chemla (qui dit « en soi » tout le temps), insiste beaucoup sur la nature de leur relation, pourquoi il ne lui a rien dit au téléphone ? »
elle répond « parce que je lui aurais dit non, ça aurait discuté, parce que moi je savais qu’à Paris c’était le chaos, lui il a bossé toute la nuit… »
« quelle vision avez vous du mari dissimulateur ? (allez il ressort le mot takya) vous êtes un couple uni ou conflictuel ? Pourquoi il ne vous a rien dit ? «et utilisé votre voiture ? »
« «… déjà la voiture c‘est à lui pas à moi, à cette époque je n’avais pas le permis… »
Elle pleure. « il m’a préservée pour que je n’aie pas peur, pas de peine »


Zwart (jamais sympa, je l’ai entendu causer avec ses clients devant moi, pour elle, y’a rien à faire tous en perpète… j’avais envie de lui demander si ça vaut le coup de faire un procès aussi long dans ce cas…)
« alors il rentre de son trajet, il mange des œufs et il va se coucher… »
« oui c’est normal il a pas dormi de 24 heures… »
« ..et vos disputes c’est à quel sujet ? »
« au sujet des stups, de ses sorties tardives, de ce que je l’ai surpris une fois traîner aux béguines »…

« ah il ne vous a pas dit qu’il y travaillait ? »… « mais il n’est pas calme puisque des coups dans les meubles ont été notés pendant les perquisitions , une porte, le lit… »
« ben ça peut arriver, quand on est énervé vaut mieux taper dans les meubles que sur les gens , euh c’est un lit ikéa… »
La salle se marre. (moi aussi j’ai un lit ikéa y’a quoi? moi aussi ça m’est arrivé de casser une chaise au lieu de l’adolescent réfractaire qui m’énervait)


« vous parlez de l’islam, des attentats entre vous ? »
« non, on est pas très intéressés, mais en ce qui concerne l’islam, s’il aurait cette otique là (hiiiii) , vous croyez que je serais habillée comme ça, que je travaillerais, que je sortirais avec mes copines, que j’aurais le permis ? »
« vous avez un compte FB au nom de ? Iman ? »
« oui je me suis convertie avant mon mariage … »


Maktouf revient sur l’ordi avec les anashid…
« ce sont des anashid de mariage, que j’avais cherchés en 2013, c’est moins cher qu’un orchestre pour se marier. »


Et un avocat putassier glisse, « saviez vous qu’il a dit, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il est allé faire à Aix la Chapelle avec Attou, être allé aux putes ? »
« …euh oui »

(J’espère que de ma vie, je n’aurai jamais à faire à ce genre de connard.)


La défense


D’abord l’avocat d’Abrini « Bruxelles, n’est pas un lieu de radicalisation, si ? »
« non pas que je sache, y’a ptet des quartiers, Molenbeek, bon ben y’a beaucoup d’arabes ? »
« on vous reproche de ne pas avoir parlé des attentas ce jour là, pourtant moi je n’en ai pas non plus parlé, on aurait dû obligatoirement ? »
« ça a une certaine place, mais y’a pas que ça. ..on est pas intéressés à la géopolitique, ni à
la politique »
« vous ne portez pas de voile ? «
« non c’est comme on veut, un choix personnel, il m’est arrivé de le mettre dans sa famille avec les autres, mais il m’a laissé le choix de le porter ou pas ».


Nogueras enfin (qui défend Amri) revient sur le côté festif (ahah, musicalement c’est marrant comme une bourrée provençale), des anashid de mariage, dit que sa langue d’origine c’est le rifain, pas l’arabe classique, et que donc, c’est pour la musicalité. Il dit « moi même j’écoute du rock anglais je ne comprends pas tout ».


On remercie le témoin.


Ronen (avocate d’Abdeslam) intervient pour dire que ce serait bien de ne pas rudoyer les témoins, de ne pas les considérer comme des accusés, et de veiller à maintenir un climat serein, si on veut qu’ils continuent de témoigner.
Periès renchérit « on n’est pas des politiques ni des parlementaires, ce serait bien qu’on ne s’invective pas de part et d’autre et qu’on respecte un climat digne ou la contradiction est possible.
Un peu de pause avant d’entendre Amri en personne.

Avant la reprise je recroise la journaliste de France 24 qui est venue pointer deux heures, parce que là, elle va se barrer, ce qui ne l’empêche pas d’avoir un avis tranché sur la question. Elle me demande « vous en pensez quoi ? » Et répond à ma place. (des trucs que j’entends tous les jours et qui me saoulent, comme, tous en perpèt’, à la guillotine, en général de la part de gens qui ne savent pas du tout ce qui se passe au procès)…


Puis dring l’audience est reprise.
Amri tête rasée chemise blanche, répond à Périès.
On apprend que personne n’était radical, (ben tiens, ça alors !) il allait au casino avec Salah Abdeslam, et Brahim Abdeslam, (son patron un peu, quelques mois au café) fume du shit et boit.
Il voit bien que Brahim regarde des vidéos de temps en temps mais discrètement, même si le café fait 15 mètres carrés.
Il dit ne jamais s’être intéressé au jihad, ni à la Syrie, et lorsque les autres partaient en Syrie, c’était pas connu, on le cache ça, plutôt et on est au courant bien plus tard.
Et à force de fréquenter Salah qui passe de temps en temps au café, c’est « quelqu’un de bien », ils vont en vadrouille ensemble, casino etc…mais Salah ne fume pas. (Amri dit « la vérité » tout le temps, au point que le gars du ministère public lui dit désagréablement, « eh bien dites la , la vérité ! ».


Du coup, il n’a plus rien à dire, à part qu’Oulkadi dit plein de conneries, notamment au sujet de Brahim Abdeslam qui ne serrait soi-disant plus la main aux femmes.
« …euh la vérité euh non ». (Quelques-uns ressortent la takya).


Périès reprend une avocate des parties civiles qui l’agresse, « ne soyez pas agressive »
et cette nouille d’Amri dit « la vérité, elle est agressive mais gentille ». Eh oui c’est pas gagné…


Encore un téléphone qui sonne « c’est un véritable standard téléphonique » dit Périès …bref on
se déconcentre il est tard, On lui demande s’il protège le frères Abdeslam, il répond « je comprends pas votre question , je mes suis fait avoir par les frères Abdeslam, et en plus je suis en prison, c’est la double peine. »


Un autre avocat demande si on peut parler des trajets en voiture , Périès dit « ah non sauf si on veut y passer la nuit », Truong pose une question à tiroirs au sujet de sa tolérance à l’islamisme, il répond « ohlàlà mais vous dites quoi ? « Périès dit « oui moi aussi je vous ai un peu perdue Maitre Truong, je reformule… » il redit la phrase en compréhensible.
Truong « c’est tout à fait ça »
Périès « ben demandez moi la prochaine fois », (on se marre)


Bref au sujet de la radicalisation, il a rien vu venir, pas branché Syrie, « on en parle que quand quelqu’un y est parti, après son départ ».
Maktouf veut des précisions horaires, il répond laconique et fatigué « quoi quelle heure ?12h31
… je sais pas moi » Un dernier lui dit « alors Salah Abdeslam, maintenant c’est toujours quelqu’un de bien ? »
« je lui en veux, la vérité, mais chuis content qu’il soit encore en vie… »
« Mais c’est encore un ami ? »
« c’est compliqué, c’est compliqué »

La défense s’évertue à confirmer qu’il n’y a pas de radicalisation…
L’avocate de Karkach (qui dit « afin de purger ce point » tout le temps) lui fait dire qu’il préfère le rap aux anashids, que la clé USB avec les fichiers terros étaient à Salah Abdeslam, mais il est fatigué, il pige pas qu’elle lui tend une perche et répond « en vérité j’ai pas de souvenirs, j’ai rien à dire… » pas facile.
Elle insiste « si c’était à refaire, vous n’iriez pas chercher Salah ? » « hein ? Heu oui je comprends pas…euh non … mais je peux même ajouter que pendant le retour quand Salah nous a dit ce qu’ils avaient fait, je lui ai dit que c’est mal, Attou confirmera. Il m’a répondu ta gueule, et que je connaissais rien à la religion. »


Et pour finir, Nogueras nous amuse un peu en disant « pour rebondir au sujet de Maître Maktouf et des téléchargements du 21 juin 2015, en plus des recherches suspectes mais qui étaient effacées, vous avez également téléchargé « moi moche et méchant » et « le transporteur » …où en étiez vous de la radicalisation à ce moment là ? Vous savez que vous êtes poursuivi au sujet de votre radicalisation, mais qu’on a que de faibles indices. Vous en avez conscience ? » « ? … » Amri est fatigué.
Et l’audience est levée. À 20h40, on est tous exténués.

Et voilà… ça reprend mardi 1 février.

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Procès 13/11: les accusés et la religion

Après une interruption d’une semaine, cause Covid, (Abdeslam était là mardi dernier, bien que positif, et bien malade, mais pas contagieux, ( ???) mais finalement on a interrompu quand même le procès.

Cette semaine, nous interrogeons les accusés au sujet de leur relation à la religion, de leur radicalisation.

Reprise Mardi 11 janvier :

Et voici Abrini.

(Attrapé dans le métro, l’homme au chapeau, de retour de Zaventem est interpellé en mars 2016 et comparaît ici pour collaboration à la cellule des attentats).

Il connait pas mal d’accusés, soit des voisins ou connaissances de Molenbeek, (fief islamique, avec mosquée malfaisante) ou lorsque qu’il est allé en Syrie, il rencontre tout le monde.

Lorsque Périès lui explique ce qu’on attend de lui, « vous vous êtes radicalisé à l’automne 2014 en prison », il se dépêche de dire « ? radicalisé ? je pratique un islam rigoriste mais je ne suis pas radicalisé »

Et à propos de la charia, « y’a un tas de pays qui le fait, c’est la loi divine, elle est au-dessus des hommes, et si j’avais le choix aujourd’hui, j’irai vivre dans un pays islamique » et … « mais des états islamiques ça a toujours existé »…

Au sujet des exactions de l’E.I Abrini justifie « vous aussi vous avez coupé la tête de vos rois »…et quant aux viols sur les femmes yézidies, « c’est peut être une politique de natalité , ( !!!waaaaa !) et puis les viols, ça a toujours existé comme arme de guerre » (tiens oui c’est vrai).

Au sujet de son départ en Syrie, il y est allé à sa sortie de prison sur les traces de son jeune frère, combattant de l’Etat islamique, mort à la guerre. Il a appris la mort de son jeune frère en prison, et a commencé à « réfléchir ». (Vraisemblablement, c’est là que ça a commencé l’attrait pour la religion et la Syrie).

Périès dit « le souci, c’est que votre petit frère s’était engagé du mauvais côté, pas avec le peuple contre Bachar… » Abrini répond « …non mais parce que là bas, ils voulaient mettre une démocratie à la place de Bachar »… Périès, « ben, c’était pas bien ça ? »

Abrini répond « euh si mais euh… »

Et alors qu’il a l’air un peu débordé et qu’on commence à le prendre pour un gros crétin, il dit « tenez y’a l’Arabie saoudite par exemple, bon ben là personne ne trouve rien à dire, je crois même que vous leur vendez des armes, bon ben, là bas aussi ils appliquent la charia et lapident des femmes ». Voilà qui a provoqué une minute de silence intégral.

Voici le moment des avocats de partie civile, (dont j’ai déjà dit que c’est rarement productif). « … vous condamnez ou pas les agissements de l’état islamique ?  » sans surprise « non »

Puis …la différence avec l’islam pratiqué par les parents « même islam, autre époque, ils comprennent rien mes parents, ça a changé ! » et autre question, -non constats- pas très pertinents des avocats de partie civile comme « …gnagna… islam veut dire soumission, (bien, il a lu Houellbecq) vous n’avez pas échangé avec vos parents à ce sujet ? (ouioui, bien sûr, on se met à table à l’heure du thé en famille et on échange) c’est vraiment un autre monde, on dirait Marie Antoinette…

On monte en pression lorsque Maktouf (encore elle) insiste « nous voulons savoir si vous avez lu des livres, lesquels, nous voulons comprendre si vous êtes un savant ou un imposteur ? »

Alors là Abrini s’énerve : « je vous réponds à aucune de vos questions, parce que vous me dégoutez. »

Périès « oh c’est pas très bien, une facette de votre personnalité qui ne va pas jouer en votre faveur » Abrini dit « je suis désolé mais ça me casse les couilles »,  Maktouf se drape dans une attitude à la « je sors comme un prince » en disant, « eh bien je suis fière d’être considérée comme une apostate ! ».

Bref c’est la foire à la saucisse (hein Anne ?)

Abrini ne désavoue pas, dit quand même qu’il n’aime pas les viols et que c’est pour ça qu’il préfère parler de politique de natalité, qu’il comprend les réactions parce que « là-bas aussi y’a des constatations » et conclut en agitant la main, « en tous cas, cette main-là n’a rien tué et ce cerveau-là n’a rien commandité. » Pour le cerveau y’a pas trop de doutes.

Ensuite c’est long, d’autres fausses questions puis « avez-vous quelque chose à dire aux victimes ? » Abrini « je sais pas c’est compliqué, je m’attendais pas à ça, c’est vraiment triste, ils sont deux fois victimes de la politique de la Franceet de l’état islamique… d’ailleurs vous devriez manifester contre la politique étrangère plutôt que pour le pouvoir d’achat… « est ce que vous condamnez ? «  définitivement « non », et nouvelle lueur d’intelligence « la vraie question, c’est on fait quoi pour éviter que ça se reproduise ? ».

Puis les avocats de la défense essaient de sauver les fesses de leur client : celui d’Amri (le gars qui a été au casino avec Abdeslam, et qui a traîné un peu aux Béguines) « vous avez dit qu’Amri est loin de tout ça, pouvez-vous confirmer ? » « ah oui Amri n’a pas de pratique religieuse il a rendu un service qui lui a coûté cher ».

Avocat d’Abdeslam : « pouvez-vous confirmer que c’est Brahim qui entraîne Salah, qu’il n’est pas prosélyte, qu’il n’a aucun rôle aux Beguines » « oui c’est vrai, il faisait rien que son boulot, mais les béguines c’est juste un petit bar de quartier, y’a 4 tables…y’avait pas de séances de visionnages des trucs islamiques prévues, y’avait un ordinateur PC que chacun utilise… c’était pas un lieu de conspiration »

Avocat de Chouaa « on dit que Chouaa n’est pas très religieux, vous avez dit Chouaa qu’est-ce-qu’il fout là ? »

« oui c’est mon pote depuis 2005 on traîne, on va en boîte, on voyage France Hollande Allemagne…lui c’est les femmes pas la religion ».

Avocat d’Abrini « votre pratique totale de l’islam est postérieure aux attentas, non ? »

« Oui, j’ai compris des choses , mais adhérer à l’état islamique c’est pas commettre un attentat, je suis fatigué, je ne suis pas capable de commettre un attentat. »

Et en effet, il est revenu vivant de Zaventem.

Alors Columbo ?

Mercredi, j’ai séché, j’avais galette des rois, miam !

Jeudi,  13 janvier, le mystérieux  Krayem

Il est le gars qui apparaît en premier plan d’une atroce vidéo de l’E.I, dans laquelle le pilote jordanien est brûlé vif dans une cage.

Il a annoncé qu’il ne dirait rien. Car « ce procès est une illusion » dit-il.

Arrivé en Syrie en août 2014, avec une vocation humanitaire, puis assez vite guerrière, il est considéré comme un cadre de L’E.I. Il a rencontré toute la bande sur place, Akrouh et Lachraoui arrivés en février 2013, Ammimour décembre 2013, Abaoud, Bakraoui, 2014, et ceux de 2015, Ayari, Abdeslam, Hadfi, Haddadi, et Abrini juillet 2015.

Krayem loge avec un chef, al Abdani.

Ils reviennent tous en septembre 2015, la plupart pour faire martyrs et Krayem ? Quelle implication dans les attentats ?

Ses motivations pourraient être revoir sa famille dont il est proche, ou une divergence avec l’E.I au sujet d’un ami, une personne savante considérée comme mécréante… « on aurait aimé savoir » dit Périès, mais Krayem regarde en bas et ne répond rien. (Des journaux parlent de son silence glaçant, je vois pas bien ce qui est glaçant).

Le retour en Europe n’est pas simple, ils passent tous avec les migrants, en payant des passeurs. Même chemin utilisé par tous les petits groupes de futurs terroristes, via Gaziantep, Izmir, les barquasses à 50 personnes, l’arrivée à Léros, ou à côté, les contrôles et le retour en voiture Grèce/ Belgique.

L’avocat général demande quel rôle il joue à l’E.I, Quelle fonction ? Général ? quelle implication dans les exécutions ? Rien.

Son avocate belge blond platine, (on dirait Annie Lenox  de Eurythmics) parle d’une précision linguistique « transléte le suédois, il n’a pas dit j’irai (faire le terro en Iraq), mais si ça arrive ce sera en Iraq. »

En fait, ça sert à insister sur le fait qu’il n’était pas complètement décidé à se faire exploser.

Ensuite on a écouté un témoin, à la demande de Krayem, son prof en prison de mars 2017 à juin 2021 date de son transfert en France.

Au début, je suis agacée, il est bénévole (ex prof de maths) et ne connaît rien au Français pour étrangers, il lui montre l’Oreille cassée de Tintin, et enchaîne avec Argh ! le petit prince. (les mauvais profs ne connaissent que ce foutu bouquin).

Mais au fur et à mesure, il a l’air tout à fait sympathique, touchant, et dit qu’il a eu le temps d’établir une vraie relation de confiance avec Krayem, qui se montre calme, d’humeur modérée, bon élève assidu…

Ils ont échangé suffisammentpour qu’il reprenne les paroles d’un maton « krayem fait preuve d’humanité » ce qui fait bien ricaner dans la salle d’audience.

Un avocat des parties civiles attaque « comment vous pouvez dire ça compte-tenu de son appartenance à un organe de combat le plus cruel ? »

Le prof répond « ce ne sont pas mes propos, ceux d’un surveillant,  mais on ne peut que constater son attachement à sa famille, sa parole tenue, ses engagements, après je ne m’explique pas le lien…je dis humblement qu’il y a une lueur d’espoir »

Périès vole à son secours, s’adresse à l’avocat «on ne demande pas une expertise psychologique, on écoute un témoin ».

Un autre avocat chipote à propos d’une traduction qu’avait demandé Krayem, des mots confesser avouer, et demande au pauvre témoin s’il ya un lien religieux ? »

« … » Périès rigolo, dit « vous avez trois heures.

Le prof termine « si on veut faire de la démocratie, il faut parler alors… »

Un autre témoin vient raconter la traversée en bateau. C’est un tunisien arrivé en Turquie clandestinement. Depuis, il vit  à Paris 19ème.

Il a pris le même bateau que Krayem et Ayari depuis Izmir… a reçu l’aide de Krayem pour récupérer de l’argent de son frère.

Pour terminer la journée avec Krayem, Périès lit les dépositions de son frère et de sa sœur qui disent tous deux, que leur frère est un bon gars gentil respectueux, jamais dans les embrouilles.

Sauf la dernière, qui en est une sacrée.

Vendredi 14 janvier Adel Hadadi

Un algérien parti en Syrie, revenu sur le bateau avec les 2 terroristes irakiens du stade, et arrêtés en compagnie d’Usman en Autriche.

Il est arrivé en Syrie en février 2015.

Pas très religieux, sans avenir en Algérie, il trouve que c’est une bonne idée, la Syrie, pour donner un sens à sa vie.

Il reste quatre mois dans une maison avec d’autres néo-arrivés (russes kazakhs), et fait de l’entraînement aux armes et de la religion.

Attend beaucoup, d’être choisi pour une mission, ce qui arrive enfin, en avril 2015 il part pour Raqqa avec d’autres, devient officiellement « Abu Wassem » et fait la cuisine pour tout le monde. N’a jamais participé aux exécutions.

Puis, un saoudien chef l’envoie en France avec trois autres, « pour remplacer un kamikaze en France ». Il accepte et dit maintenant que « c’était simplement une porte de sortie de cet enfer, (celui qui refuse, l’émir le fait tuer) je refusais dans ma tête, j’étais serviable »

Le président dit « …être serviable et commettre un attentat, c’est pas tout à fait pareil. » … 

… « pour le départ il m’a donné un téléphone, une carte, de l’argent, des faux passeports on a fait 10h de voiture Gaziantep Izmir, et donné l’argent au passeur, 1100 dollars par personne »

Périès dit « ah ça rapporte effectivement ! »

Puis après le bateau chacun fait ce qu’il peut avec les autres migrants, et « on s’est fait stopper en Autriche à cause de la langue »

Puis par visio, un témoin de Hadadi, son frère algérien en direct de la cour d’Alger.

Un moment folklorique.

Le témoin ne dit pas grand-chose, sauf que « son petit frère sans avenir en Algérie, a menti à sa mère, lui a fait croire qu’il allait travailler au Sahara, et est parti en Turquie à la place. Et bien sûr, c’est un gentil garçon, qui vend des oiseaux, des chardonnerets que les acheteurs mettent en cage. (pratique locale) »

Le moment stratosphérique, c’est lorsque la traductrice du palais de Paris, est intervenue pour écarter (voir humilier)  le traducteur d’Alger.

La cour d’Alger, c’est sûr à côté de nous ça fait amateur, ils sont sur des chaises pliantes dans ? un gymnase ? le personnel de la cour d’Alger on dirait des étudiants, ils griffonnent des trucs sur des  bloc-notes sur leur genoux, l’accusé est en claquette survet’ béret, le traducteur à côté de lui a eu le malheur de lui parler un chouia en français.

Petit point linguistique, -faut bien que mes études servent à quelque-chose- : à Alger on parle un arabe mélangé de français, de kabyle, c’est pas l’arabe classique de la traductrice qui se la raconte princesse avec son arabe impeccable (pour les rebeus que je connais, tu vois elle utilise wahidun, pas wahd).

Donc, elle est intervenue lorsque le traducteur d’Alger a demandé quelque chose à son client avec du français dedans, en disant toute énervée « ah mais c’est un traducteur ? nononon c’est du français ce qu’il dit, si vous permettez Monsieur le président je prends en charge la traduction ! » ça a cafouillé un peu et puis oui, c’est ce qui s’est passé, laissant de côté le pauvre gars qui traduisait à Alger de côté. Si c’est pas méprisant ça ! salope.

Alors en fin de compte l’énervée de Paris posait ses questions en fosha (c’est comme ça que ça s’appelle en arabe classe) et le traducteur du bled chuchotait des trucs au Monsieur, et le Monsieur répondait, et la traductrice Princess’ retraduisait avec hésitations toutefois puisque comme je l’indiquais, c’est pas exactement la même chose.

Un grand moment, on a mis une heure à savoir que le fameux Adel Hadadi est un gars normal même pas trop religieux, et que sa mère ne témoignera pas car un récent AVC l’a paralysée du côté droit.

Ensuite une journaliste de France 24 m’a interviewée et je n’ai pas eu le courage de repasser les contrôles pour assister à une nouvelle prestation agressive.

Normalement ça reprend mardi 19, mais je me demande, j’ai lu dans le journal qu’Ayari ? non c’est Asufi (tous les noms sont en A) est covidé. (c’est pas celui qui était juste à côté d’Abdeslam non-contagieux ?) peut-être que non, je suis mal intentionnée.

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Procès des attentats, les proches des accusés

Après une longue introduction sur les allers et venues en Egypte, Syrie, et au contact de salafistes de la région de Toulouse, au sujet des frères Clain et de toute la famille Clain, (des normands convertis en famille, on dirait la famille Manson), on apprend que des témoins qu’on attend, le frère Bakhraoui, et la sœur d’Akrouh, ne viendront pas témoigner finalement…

Du coup, dans le moment de flou, les avocates de Karkach plaident, (et très bien), une mise en liberté conditionnelle de leur client. Cette andouille a été l’intermédiaire malheureux, qui a fourni des faux papiers , il ne sait même pas à qui vraiment. Manque de bol, ces faux papiers ont servi à ramener des terroristes de Syrie en Europe. Intermédiaire sans le savoir avec les Bakhraoui par exemple, explosés à Bruxelles…

Karkach n’a pas de pot, incarcéré à l’isolement depuis 5 ans, il devient dingue.

Ses avocates ont très bien argumenté sa conditionnelle, en mettant en avant le fait qu’il n’a rien à voir avec les fous de Dieu, il n’est pas même pratiquant, et bidouille un peu, sans plus, avec les mauvaises personnes.

Après cette magistrale plaidoirie, (avec néanmoins un petit glissement niais « karkach aimerait passer Noël avec ses enfants » (???) bref…) ; l’avocat général dit « non, c’est pas le moment » une avocate partie civile derrière moi, dit sévèrement « dans ce cas, on les relâche tous »…j’entends maugréer parmi les vieilles parties civile derrière moi….donc, c’est pas gagné le bracelet pour Karkach. (Refusé le lendemain vendredi, jour où j’écris ça, en fait, d’après les journaux).

Moi, je pense que d’autres formes de surveillance sont possibles pourvu qu’on y mette les moyens. Et de toutes façons, je ne suis pas un bon juge, vu que je suis anti-prison :

Premièrement, ceux qui se sont radicalisés l’ont fait en prison justement, de petit dealer, voleur, les premiers contacts avec un imam foireux, c’est là bas.

Deuxièmement, quelque soit la durée de la peine, ça ne fera pas revivre les morts…je ne vois pas comment ça fera passer la douleurs des gens concernés.

Troisièmement la réinsertion est impossible à la sortie, surtout qu’il n’y a pas d’accompagnement prvu. Et plus d’éducation populaire (mon maître-mot), fini coulé mort.

Enfin, au fil des débats, des témoignages, des interventions, (j’y vais régulièrement), deux camps se dessinent nettement parmi les accusés : les méchants, et les baltringues. Or, on ne met pas les gens en prison parce qu’ils sont cons, (y’aura pas assez de place). Dans ce procès, il y’a quelques vrais cinglés, radicalisés et très impliqués, barbus, et toujours convaincus, et une bande de baltringues, qui se fait de l’argent, ou rend service aux cousins (certains ne sont liés dans l’histoire que par la parenté).

La triste déposition des témoins s’enchaîne :

Comme témoin, j’ai entendu d’abord Mr Lachraoui, papa de Najim Lachraoui.

(Lachraoui s’est fait exploser à l’aéroport de Bruxelles).

C’est un père brisé par l’éloignement progressif d’avec son fils, un « bon gamin », qui s’est mis à poser problème dans l’entrée à l’âge adulte. Il n’étudie pas, ne bosse pas, glandouille, et entre progressivement dans la religion dure. Il dit avoir eu de vives discussions au sujet de l’islam avec lui, car il trouvait que sa propre famille ne pratiquait pas assez rigoureusement, mais c’est « comme si je parlais à un mur ». Finalement il part en Syrie « combattre Bachar » à 21 ans en 2013, et a quelques échanges téléphoniques anodins avec sa famille.

Son papa apprend un jour de 2016, sa tristement célèbre explosion à Zaventem.

Une avocate partie civile lui dit froidement « vous pensez à ce que vous auriez pu faire pour rétablir la communication ? » « … » on a le sentiment que les témoins sont accusés eux-même, ne ressentent pas la douleur, sont coupables aussi finalement.

Apparte : je commence à avoir un jugement « de classe » sur les avocats en général… ils sont souvent condescendants, un peu méprisants, ils ont cette attitude, qui me rappelle une histoire : une institutrice avait demandé à une copine marocaine, « vous savez lire ? » (la copine était instit’ au Maroc, donc oui elle savait lire en trois langues). Il ya quelques mois, un des accusés, interrogé sur ses voyages avait dit « j’aime voyager j’ai fait plein de pays en club all-in » et la cour se marre, parce que, eux quand ils se payent des voyages, c’est pas avec des ploucs dans des voyages low-cost. Très condescendants.

Jamal Bakhraoui ne vient pas, alors Mr Péries lit sa dernière déposition :

Il est le frère aîné des Bakhraoui, Khalid et Ibrahim, des presque jumeaux qui traficottent ensemble, puis se retrouvent à la prison de Mons où ils se sont fait « engrainer ». Ils connaissent bien Bakkali, qui vient à la maison familiale souvent.

Ils prennent des cours d’arabe à la mosquée, et en 2014 s’envolent pour la Syrie via la Turquie, plus de nouvelles, jusqu’à leur explosion.

Déposition lue de Nadjoua Akrouh, absente aussi

Dit que son frère était non-violent, gentil, elle a communiqué beaucoup par skype what’s app avec lui lorsqu’il était en Syrie jusqu’en août 2015, échanges désaccords sur la religion, puis plus de nouvelles.

Oui, c’est un peu rapide, c’est la fin de journée, péries dit « allez salut à demain! »

Le lendemain, mercredi 15/12

Et bon Krayem et Abdeslam boycottent, déjà qu’ils sont mal barrés, ça ne va pas alléger leur peine à mon avis.

En attendant les visio-conférences de la sœur « Anne-diana » et de la nièce Jennifer, des frères Clain, depuis leur prison, derrière moi j’entends un compatissant « ah oui, le manque de communication, c’est vraiment lié à ces milieux-là… » (??tu dis quoi là ? Chez les zarabes ? chez les pauvres ? chez les cons ? faut-il comprendre que chez les classes « au dessus » on parle beaucoup plus facilement ?)

Puis, un petit blabla solidaire avec la justice en grève ce matin, net une demande rejetée d’une association « … Shoha massacre de masse  » qui veut se constituer partie civile. Non dit la cour, merci oui, je vois pas ce que la Shoha vient faire ici.

AAAH , le pénitentiaire, toujours au taquet, enfin après des bruits de clés flippants, des règlages caméra, et son approximatifs, installation bricolage, voici Anne Diana dans la caméra. Elle nous raconte, la recherche mystique de sa famille originaire d’Alençon, bled normand paumé, la conversion aveugle à l’islam le plus radical dès 99 de ses deux frères, puis de tous, sa mère, elle-même, ses belles sœurs, et le rapprochement avec la secte salafiste.

Un déménagement à Toulouse, près d’une secte salafiste, puis départ en Syrie en 2014, pour les frères,sa fille, sa mère, qui souhaitent vivre au plus près de Dieu, dans un état islamique rigoureusement proche des hadiths (d’une certaine interprétation, mais ça, elle s’en est rendu compte très tardivement). pour eux à l’époque, l’état islamique est bienveillant, victime de complots, et eux sont hors-sol, lobotomisés, formatés, convaincus du bien -fondé de l’état islamique. Elle pense que ses frères chantent à la radio « el Bayan » juste un peu de prosélytisme, le combat contre Bachar, et conclut « j’ai changé, révisé ma compréhension de l’Islam, Dieu ne demande pas de tuer des gens. »

Elle est arrêtée en 2016, lorsqu’elle attend de rejoindre la Syrie depuis la Bulgarie, mais sans nouvelle de ses frères depuis longtemps. Elle est déçue de l’implication de ses propres frères et regrette tout ce gâchis, se dit victime elle-même d’une idéologie, se sent responsable de ses actes malgré tout.

Jennifer sa fille.

Elle témoigne depuis la prison de Beauvais, née en 1990, elle a 9 ans quand toute sa famille se convertit. Et elle part en Syrie à 24 ans, avec son mari Kevin (!) converti. Elle vit dans l’état islamique sans se poser trop de questions, considère que ce qu’ils font c’est bien, n’a pas de compassion, sans assister aux executions. Elle pense que ses oncles travaillent à la radio et chantaient. Elle dit on pensait « groupe, pas de libre arbitre » et reconnait avoir changé.

Elle a commencé à douter lorsqu’elle s’est brouillé avec ses oncles, qui avaient dénoncé des amis à elle, pour manque de rigueur dans la pratique de la religion, surtout en voyant l’écart des comportements entre les cadres de l’état islamique, corrompus, privilégiés, « drogue, luxure, comportements déviants » et les néos-convertis, arrivés pour vivre pleinement leur vie de dévot amish local.

A ce moment là, été 2017, elle vit à Mayadin, Raqqa est reprise par les kurdes, elle a commencé à faire les démarches pour rentrer. Prisonniers des kurdes hiver 2017, elle finit par rentrer avec la croix rouge et ses 5 enfants, est incarcérée à son retour, les enfants placés.

« On est tous coupables de ce qu’on a fait, cru, ou voulu ». Quel gâchis.

Voici Kalthoum Ajabi, l’ex de Fouad Mostefai Aggad, explosé au Bataclan.

Elle s’est séparée très vite de lui, a vécu un peu avec lui à Toulouse lorsqu’elle était étudiante, il commençait à être violent, et à avoir des exigences religieuses… Elle rompt avec lui, mais reste en contact. Il remonte à Strasbourg d’où il vient, et part en Syrie avec son frère Karim et des amis en décembre 2013. Il l’appelle de temps en temps, et lui raconte ses aventures guerrières, parle de mourir en martyr etc… elle rompt définitivement. La soeur et la mère de Fouad Aggad lui reprochent de ne pas l’avoir retenu…

Elle termine tristement : « Fouad c’était un boulet pour sa soeur, sa mère et moi »

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Fin de présentation des accusés 5 novembre

Aujourd’hui, on est en retard, mon voisin de devant me dit « c’est bon enfant, non ? on dirait pas qu’on a affaire à des terroristes. Z’avez vu les avocats là, ils rigolent avec les accusés…  » et ma voisine de derrière, une anglaise bilingue, costaude et tatouée bataclan (avec la date 11/13/21 -à l’anglaise à l’envers- des fois qu’on se rappelle plus) rigole avec sa voisine sur l’amateurisme de certains accusés entendus jusqu’ici, puis se ressaisit « … c’est des terroristes quand même! ».

13h30 l’audience reprend, on se lève. Le petit protocole avec la cour, le président qui dit « l;audience est reprise, vous pouvez vous asseoir ».

Ali Oulkadi né le 9/7/84 à Bruxelles de nationalité française, (parents algériens d’origine marocaine vers Nador).

Il est sous contrôle judiciaire, sorti de prison en 2018, avant deux ans à l’isolement en prison à Maubeuge. Il a un tee-shirt noir avec des montagnes « explore more » pas de barbe. C’est l’ainé de 5 enfants, trois frères et une petite sœur de 23 ans. Bon élève à l’école, fort en maths, il devient électricien, formation de soudeur, il travaille pour une boîte de sous-traitance du rail dans la signalisation; livraison, travaille à la STIB (RATP belge), fume un peu de shit le weekend, sa femme travaille… Comme il habite Molenbeek depuis 20013, il fréquente le café, et sympathise avec Brahim Abdeslam, avec qui il a des points communs, même bled au Maroc du coté de sa famille maternelle, même âge, même fratrie, il joue aux échecs aussi… Donc communique avec lui, jusqu’à lautomne 2015, ce qui n’était pas une bonne idée.

Questions partie civile : « on dit de vous que vous êtes intelligent mais naïf, ça va ensemble ? ça vous définit ? » il répond « ..je sais pas….ouais, euh, ça peut correspondre ».

Le vieil avocat (qui connait les berbères*) « vous vous considérez comme algérien ou marocain ? « … plutôt marocain, mes grands parents sont à Nador, plus d’attaches en Algérie. » « Et vos centres d’intérêt c’est quoi ?  » « le foot, la science, euh » … « pas de politique ? l’actualité ? » « non… »… « Vous avez un livre de chevet ? » (on le voit pas du tout venir) « je ne lis pas beaucoup »

*celui qui avait fait un sketch à propos de amazigh « qui veut dire libre et le sens de la liberté selon vous qui êtes berbère ». (!!!)

Très stressé, il voit un psy beaucoup, il termine par les victimes auxquelles il pense beaucoup et dit « la plupart d’entre elles n’ont pas de haine, je n’oublierai jamais ».

Farid Karkach est né le 4/8/82 au Maroc. Il est belgo marocain.

Petites lunettes carrées, queue de cheval courte, bouc bien rasé… Il parle volontiers avec des tas de détails et fait rigoler les gens ; il se définit lui même comme « Farid la poisse ».

En effet : il est le cadet d’une famille de dix enfants, presque tous au Maroc sauf deux sœurs en Hollande, et Mourad né en 77, son frère le plus proche qui vit à Bruxelles. Bon parcours scolaire au Maroc, il développe une commerce informatique de réparation, vente à Oujda dans les années 2000. Et rajoute les jeux vidéos, le café-internet… Sa première femme, Gaëlle n’est pas très sympa, car à la question des enquêteurs « pensez-vous qu’il puisse être terroriste » et alors qu’il est dans un quartier de haute sécurité, cette salope répond « oui au regard de la médiatisation, ça peut être un criminel ». (ça ne veut rien dire, et sinon, elle aurait pu s’abstenir.)

En 2003, son frère Mourad (qui vit en Belgique) vient les voir au Maroc avec une amie, qui devient sa première femme, et il emménage à Bruxelles. Deux ans de vie commune et séparation, il enchaîne les petits boulots, passe des nuits à la rue. Il fait un jeu de mot pourri à ce sujet « de Sans Difficulté Financière, je suis passé à Sans Domicile Fixe » il essaie de nous attendrir, et ça marche assez bien.

Enchaîne les boulots, nettoyage technicien à SIEMENS, intérim à la Poste, au tri en facteur, livraison, et il se lance dans un commerce de transport de sacs non accompagnés au Maroc. ça marche pas mal, mais il tombe un jour sur un douanier espagnol qui saisit la marchandise, il a 20 000 euros de dettes à ses clients…Il se refait en achetant/vendant des voitures, et se fait payer 10 000 euros par un ivoirien en fausse monnaie… (on commence à douter) recommence au Maroc dans le commerce de son père puis retravaille dans l’import-export, mais se fait tout voler encore…tente d’entrer dans la police belge, mais défaut de nationalité.. Au milieu de tout ça, sa sœur a un cancer, son père parkinson au Maroc, c’est bon vous versez une larme là, non ? Donc normal, il a besoin d’argent et se lance dans les faux-papiers, il comparaît ici car c’est lui qui a bidouillé et transmis les faux-papiers, des écoutes téléphoniques le prouvent.

Il ne connait personne ici parmi les accusés,(ceci corrobore la version de Bakkali, pour rappel « qu’est-ce qu’il fait là Karkach? ») monte un petit garage et à ce moment là rencontre Jamal Bakraoui, (pas de pot) et se met à faire des faux papiers entre deux dépressions.

Depuis la prison en 2016, à l’isolement aussi, il somatise, pelade, psychotropes, il a des T.O.Cs, il dit « je suis Monk » (en référence à la série où un détective autiste amuse la galerie.)

Tout le monde dit qu’il est sympa, la voisine, la boulangère. Oui, peut-être, la défense fait projeter une photo avec son bébé prématuré dans les bras à la naissance, il en profite « je n’oublierai jamais ce que la Belgique a fait pour moi, sauver mon bébé né 3 mois avant, les infirmières on voyait de l’amour… » et compare avec le Maroc : « je suis allé à l’hôpital me faire recoudre à 11 ans, ils m’ont dit d’aller acheter le fil, wesh, je suis pas venu coudre un pantalon! »

Il conclut « … je n’en veux pas aux parties civiles, ce qui leur est arrivé c’est pire que le sida, que le corona. » (encore heureux qu’il nous en veuille pas). Il s’était « exprimé sincèrement » lorsqu’il a apporté son soutien moral aux victimes le mois dernier, en pleine séance.

Ali Assufi el Haddad est né le 3/12/84 à Berchem Ste Agathe

Cadet de quatre enfants de père marocain originaire de Tanger, ils vivent une enfance heureuse à Schaerbeck dans une maison. Il a une bonne tête bien ronde, parle calmement. Il a arrêté les études avant le bac, est devenu chauffeur livreur, livraison de plateaux repas.

D’abord à l’isolement, puis en détention « ordinaire », il est accusé de connaître très bien Brahim Bakroui avec qui il était à l’école, (Khalid Bakraoui, c’est pas son copain, il est bagarreur, impulsif) et d’avoir traîné dans son adolescence avec lui. D’avoir été en Italie avec Attar, et d’avoir voyagé en Egypte en 2008 dix jours avec Brahim Bakraoui et Lachraoui.

Il était avec Brahim Bakraoui juste avant qu’il se fasse sauter dans les attentas de Bruxelles de mars 2016, et dit « on ne se doutait de rien, on a fait comme d’habitude, normal ». Le souci, c’est qu’on a retrouvé une clé USB dans sa maison appartenant à Ibrahim Bakraoui, contenant son testament, des trucs de l’état islamique, etc…

Et aussi qu’on sait qu’il est allé en voiture à Roissy avec Abdeslam et Khalid Bakraoui (qu’il n’aime pas).

???

Il est le chouchou de la famille, le plus petit, il aidait beaucoup sa maman, qui, pour le protéger elle lui a menti, à son incarcération, elle était à l’hôpital, elle a dit qu’elle était au Maroc.

Il souffre de l’isolement, dit que ça rend fou, qu’on parle aux objets, qu’on « ne sait rien faire » (expression belge). Un avocat lui demande « vous êtes leader ou suiveur ?  » (pas le choix hein, t’es l’un ou l’autre) il répond doucement « je n’impose rien ».

Ahmed Dahmani (ouh merde, j’ai un pote qui s’appelle Dahmani)

Il est absent car en prison en Turquie, c’est le président qui nous le présente ainsi :

Né le 13/4/89 au Maroc, belgo marocain vivant à Molenbeek.

Trois enfants, il est le cadet, sa mère meurt quand il a six ans. Son père se remarie. Son grand frère est salafiste. -ça commence bien-Commence à travailler à 18 ans, dans l’intérim, puis est allocataire du chômage.

C’est un très bon ami de Salah Abdeslam, ils regardent les vidéos de l’état islamique ensemble au café. Ils sont probablement allés chercher Ibrahim Bakraoui en Grèce en août 2015.

Habitué des casinos, fumeur et dealer, habitué des prisons… Vols de voitures, trafic d’héroïne, recels, violences…

Comme il était en relation téléphonique le 14 novembre, avec Hasna Aït Boulhacen qui cherchait à faire évacuer Abaaoud de Paris, il s’est fait arrêté en Turquie le 16 novembre 2015. Condamné à 10 ans de prison là bas.

Voilà pour les accusés dans ce procès, dits de la « cellule » du 13 novembre. Mais des autres gens mêlés au terrorisme et qui étaient dans cette nébuleuse de l’état islamique figurent dans le dossier, il y’en a encore plein , (qui connaissent Némouche Merah, par exemple) mais ne seront pas cités dans ce procès.

Voilà, à ce stade, je commence à départager les accusés entre ceux qui étaient vraiment terroristes convaincus de l’état islamique, qui sont allés en Syrie, ont fait des choses très violentes, ont des attitudes désinvoltes ou cyniques, et les autres malchanceux ou mal accompagnés, trop serviables, ou naïfs, et qui insistent beaucoup sur l’état dépressif qui vous gagne en isolement.

Je reviendrai plus tard au procès, quand les familles des accusés témoignent, début décembre, la partie religieuse, début janvier, et aussi quand on abordera les faits, début février.

En attendant je vais relire « surveiller et punir » de Michel Foucault.

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Palais de justice suite les accusés le 4 novembre

Le 4 mon rendez vous pole emploi en réunion zoom catastrophique (j’avais pas le son et je m’appelais Dimitri, mes tentatives de chat, sont restées sans réponse) donc j’ai loupé Krayem le mystérieux suédois -comme Zlatan-. Je tenterai de faire un profil des accusés que j’ai loupés à partir des fiches du dossier (les parties civiles ont un dossier de 300 pages).

Fin du 3 novembre où j’ai perdu patience, d’après les notes du dossier

Sofien Ayari est né le 9 août 1993 à Tunis troisième de 4 enfants.

Après le bac, il fait des études d’électricité et travaille dans le bâtiment. Proche de la religion, il se rend en Syrie de décembre 2014 à avril 2015 et revient en Belgique ; connait Krayem, Bakkali et les frères Bakraoui . Les faits reprochés sont d’aller avec des faux papiers dans les planques où on les explosifs ont été fabriqués, et des armes retrouvées. Et le 13 novembre 2015 ils se sont rendus à l’aéroport d’Amsterdam avec Krayem. Puis de retour aux planques de Schaerbeck, ils croisent Abrini et Salah Abdeslam.

Puis arrêtés ensemble à Molenbeek le 16 mars 2016.

Le 4 novembre (toujours d’après les notes du dossier et les comptes rendus de Charlie -très bien faits en général-)

Adel Haddadi né le 17/07/1987 à Bourouba en Algérie,

Il est le 7ème de huit enfants (dont un frère terroriste, un autre imam) et vit en banlieue d’Alger ; il quitte l’école en quatrième et travaille partout et vend des oiseaux, c’est rentable au bled. Part en Syrie (via la Turquie) en février 2015, se retrouve à Raqqah en compagnie des deux débiles (Al Mahmood et Mohamadi) qui se sont fait exploser au stade de France, et d’Usman le pakistanais.

L’état islamique paie leur transport traversée en bateau depuis la Turquie avec des faux papiers syriens pour la Grèce, ils se font serrer ensemble le 3 octobre à Leros 20 jours et repartent vers l’Europe ; arrivent à Salzburg le 15 novembre 2015, (trop tard pour rejoindre les autres) et se font arrêter de nouveau en décembre par un simple contrôle linguistique (aucun des deux ne parlent l’arabe syrien).

Depuis il a repassé des diplômes en prison et souhaite retourner chez sa mère.

Mohamed Amri né le 7 août 1988 au Maroc

Arrive en Belgique à l’âge de 14 !)/15 ans, avec sa famille à Molenbeek, il laisse tomber l’école à 18 ans et travaille comme magasinier. Puis au samu social, les avocats de la défense en rajoutent des tonnes. Condamnation pour « roulage » c’est à dire infractions routières, et vols avec effraction, traîne pas mal au casino (30 fois en un mois en septembre 2015 dont deux fois avec Salah Abdeslam) ; proche des frères Abdeslam et d’Attou (le petit qui travaille au café).

Il a un mot de compassion pour les victimes « Je leur souhaite d’aller mieux »

Osama Krayem né le 16 août 1992 à Malmö suédois (merde j’ai raté la traduction !)

Il a les cheveux longs, on dirait qu’il a du khôl, il a l’air tranquille, mais faut pas se fier, je crois que c’est un vrai méchant. Une grande soeur, un petit frère. Parents d’origine syro-libanaise ou palestinienne ? (apparemment il a quelqu’un de sa famille qui s’est fait pèter en Israël. Intéressé par le foot dans sa jeunesse, « enfance heureuse » il fait l’école suédoise, et travaille au terrassement à la Mairie de Malmö, aucune condamnation, relations avec une jeunes suédoise. Normal.

Il parle peu, d’après le compte rendu de Charlie, lorsque le président Péries demande « …vous vous sentiez bien intégré à ce moment là ? » il répond « non je vivais dans un endroit où il n’y avait pas de suédois ».

L’été 2011 il part en Syrie avec 30 000 couronnes qu’il a mis de côté, là bas il est bien repéré pour faire martyr dans les attentats par un émir de l’état islamique. (des échanges avec sa sœur le confirment) après sa « formation militaire » (voir vidéo où il se marre devant un pilote jordanien en feu). En janvier 2015 il a combattu les kurdes à Kobane. Et missioné pour faire martyr en Europe, il fait partie du convoi en voiture rapatrié par Bakkali en Belgique. Il se rend à Amsterdam avec Ayari.

Usman né le 15 mai 1993 au Pakistan

Pakistanais arrêté avec Hadadi en Autriche, vous vous rappelez ?

Il ne dit rien à part « je ne suis plus du tout la même personne, ma famille m’attend, je veux rentrer chez moi refaire ma vie ».

Troisième enfant d’une fratrie de cinq à la charge de sa mère (son père est mort ; il a étudié dans une madrassa (école coranique) et travaillait aux champs avec sa famille. Il est très croyant, sa tâche sur le front on dit qu’il l’a faite en se tapant la tête en priant, pas sûr, il aurait eu un abcès peut être aussi.

Il était censé rejoindre des talibans, hop le voilà en Syrie à Raqqah. Et le voilà sur le zodiac avec Haddadi où ils n’ont pas bien pigé, et ayant affronté une tempête en mer entre Izmir et Leros les choses leur ont légèrement échappé… jusqu’à Salzburg où leur passeports syriens les trahissent, dès qu’on leur dit salam aleikum. (ça se dit pas comme ça en pakistanais).

à demain, pour la suite et fin des bras cassés avec les derniers, Oulkadi, Karkach, Asufi el Hadad, et Dahmani qui n’est pas présent car il est en taule en Turquie.

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attentats palais de justice, suite des profils des accusés

Fin du 2 et journée du 3 novembre

Avant de passer à Attar, voici le genre de questions que posent les avocats de partie civile, et là, on a l’impression de perdre un peu son temps :

…posée à Abrini par une petite avocate partie civile un peu agressive « Qu’est ce qu’une journée typique à Molenbeek ? » ??? faut répondre quoi? manger des frites ?

« Combien de temps vous faut-il pour aller chez Abaoud? « (ce salopard habite la maison entre Abrini et Abdeslam, on a le plan de la rue soius les yeux…) « euh 2 mn ?  » hésite Abrini

« Vous êtes petit, moyen, grand délinquant ? » « euh ben je suis pas Jacques Mesrine » répond Abrini

« Habitiez-vous tous les frères dans la même chambre ? » « oui une grande chambre »

Je me demande si ce genre de question va nous éclairer sur la participation active ou non des baltringues qu’on entend ces jours-ci ?

Yacine Attar

Né en 86 à Laeken il estle cinquième d’une famille de six.Enfance tranquille, famille originaire de Tanger, avaitété selectionné enpremière division de futsal, fait de l’intérim et se spécialise dans la revente de voitures, pour arrondir les fins de mois… Au départ, on voit pas bien ce qu’on lui reproche, bon garçon, quelques bêtises, se retrouve impliqué dans un traffic de cannabis (56 kg de shit tout de même) Espagne/ Belgique…

« oui euh c’est pas de ma faute,j’ai fait l’intermédiaire, des gens m’ont envoyé parler à d’autres… » « parler de quoi ? » dit le juge, il répond « ah ben je sais plus… »

Pas de chance, il est le cousin direct des Bakraoui, les deux débiles qui se sont fait sauter à Bruxelles en mars 2016, aéroport et métro. Aussi il est allé en Italie avec Asufi en 2009 (le gars qui a fourni les flingues et les faux papiers plus tard) ; bref il a des potes pas très recommandables. Et son frère Oussama (!) est mort en Syrie. Il a beau être beau-parleur, genre « je vends et j’achète des voitures », bon mari, bon papa, bon vendeur, il a un peu trop de fréquentations pourries.

Le 3 novembre

Hamza Attou

Il est le plus jeune, il avait 21 ans quand il est venu chercher Abdeslam le 13 novembre dans la nuit.

Il a 27 ans aujourd’hui et raconte qu’après avoir arrêté les études à 17 ans,(de menuiserie, pourtant sa soeur lui paye les outils), malgré une enfance heureuse où « on ne manquait de rien » ça va glisser doucement…Il sort la nuit, il boit, il fume des joints.

… et ça commence les petits boulots plus ou moins biens.

Il a bossé intérim, formations ratées, puis dans le café « les béguines » des frères Abdeslam au noir, de 2013 à 2015, tout en dealant du shit pour le compte de Brahim Abdeslam et lui même. Car il était accro aux joints et avait besoin de 5 grammes par jour. Son boss c’est Brahim Abdeslam, 10 ans de plus que lui.

Il a un accent belge, « au cafè » « perrrson' » … Un pull rayé et un air plutôt inoffensif.

… Roule sans permis, se fait serrer plusieurs fois, vitesse, addict au shit, il ne s’est jamais fait arrêter pour vente de shit. Dit qu’il « aurait préféré au lieu de se trouver dans cette histoire ». Il connait ceux qui fréquentaient le café :

Salah et Brahim Abdeslam (qui l’embauchait au noir et lui faisait confiance, « je n’ai jamais piqué dans la caisse, je suis plutôt honnête »), Attar, pas vraiment, il dit que « sa sœur a habité dans un appartement des parents d’Attar », Oulkadi et Dahmani oui car ils étaient des clients.

Il dit que ce café était ouvert à tous, « un couple de petits vieux venaient, des voisins, des gens normaux…un mélange ».

A fait sept mois ferme en QHS à Brugges et dit également qu’ils sont racistes, que ce n’était « pas facile », transféré en France à l’isolement fin juin 2016, plutôt calme, jouait aux échecs jeune, mais ne joue plus « c’est haram » ? (première nouvelle).

Il est remis en liberté conditionnelle le 14 mai 2018, a 7 ans d’obligation judiciaire (contrôle journalier et interdiction de sortie du territoire, doit être chez lui le soir jusqu’au matin ; Il a contracté la maladie de Crohn en 2020.

Il dit « ma famille a toujours respecté la loi, y’a que moi, je n’ai pas respecté la loi ».

Mohamed Bakkali est suspecté d’avoir fourni des planques pour la préparation des explosifs, (y’a ses empreintes dans les baraques de Shaerbeck, il a fait de la vente électroménager et voitures avec Bakraoui (explosé à Bruxelles en mars 2016). Il aurait fourni les faux papiers, les flingues… Est mouillé dans l’affaire du Thalys, il aurait amené les terroristes à bon port.

En plus il est né à Verviers (attentats déjoués de Verviers… coincidence ?)

Né à Verviers en 1987, zone pavillonaire, bonne famille, il répond aux questions très calme, barbu, tête rasée, penche la tête du côté droit. D’origine marocaine (du Rif à 60 km de Nador) il parle berbère à la maison, et n’apprendra l’arabe marocain, qu’au contact des clients de la casse-auto de son père dans laquelle il aide.

Etudes arrêtées après un bac pro, il se lance dans la contre-façon avec Bakraoui. Il voit Attar pour son expertise de vendeur de voitures. Et accessoirement bricole les fausses cartes d’identité avec Asufi…

Il a fait du foot quand il était jeune beaucoup, éducation religieuse, même en sortie, pas d’alcool, pas de jeux, un peu de shit c’est tout.

Il fait un long apparté sur l’isolement, « c’est insupportable » et comme il a réussi à boucler une licence de sociologie en prison, il fait le malin. Un avocat de la défense lui demande ce qu’il a appris avec sa licence, il répond « à complexifier ma compréhension des choses ». (plus langue de bois, tu meurs.)

S’en suit un très long blabla de l’avocat général le plus lourd du monde, où l’on apprend qu’il a grugé le chômage (wa le vilain!) et pris des amende de « roulage » (ouh làlà), mais c’est laborieux parce qu’à part ce qu’on sit, il ne dit rien de plus.

Ensuite les questions des avocats de partie civile …

« Votre voyage en Egypte en 2012 n’a rien à voir avec la récente élection de Morsi islamiste ?  » (? si bien sûr, c’est mon pote…)

« …et Merah vous le connaissiez ?  » (? oui depuis l’enfance je fais des colos à Toulouse)

Un vieux machin…  » alors vous êtes rifain, vous êtes certainement sensible à la notion de liberté, puisqu’Amazigh en berbère veut dire « Homme libre », c’est quoi votre définition de la liberté aujourd’hui ? » il répond habilement « heu ? chacun fait ce qu’il veut. »

Ensuite j’en ai marre c’est la pause, on perd son temps. Du coup, je suis rentrée et j’ai pas entendu Ayari., le Tunisien qui a atteri à Amsterdam le 13 novembre en compagnie de Krayem. Pour ? aller au musée Van Gogh ? Bref, je lirai dans les journaux. Et le 4, j’ai RV pôle emploi, du coup je vais encore en louper quelques uns.

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