« Mobilités »

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A l’aube des jeux olympiques et paralympiques, se déplacer dans Paris, en situation de handicap, relève d’un effort équivalent aux épreuves athlétiques à venir, pourtant le réseau de transports parisien s’appelle « Mobilités »

Un trajet simple avec une personne vieillissante, qui marche bien mais lentement avec une canne se transforme en marathon, prenons l’exemple Olympiades- Gare de Lyon :
Si le premier ascenseur fonctionne, le portillon normal, se refermant trop vite, nous tentons le portillon-poussette, qui à peine ouvert se referme déjà sur la personne en train d’avancer. (Parfois, la valise reste de l’autre côté).

Le second ascenseur qui permet l’accès aux quais, fonctionne aléatoirement, il faut souvent revenir en arrière et utiliser les escalators. Ce n’est pas évident pour les personnes lentes ou bancales de choper le train en marche, et difficulté supplémentaire, l’escalator ne descend pas jusqu’au bout.
Malgré la construction récente de la ligne 14, il reste toujours une volée de 12 marches en bas (???) peut être qu’il n‘y avait plus de sous, ou bien, ils ont creusé plus profond que prévu. (« ah zut, on a déjà commandé les escalators ! »).

L’alternative du bus, c’est pas mieux, au mieux quatre places accessibles, toujours occupées, et des marches de 20 cm compliquent l’accès aux autres sièges.
Tant pis pour les hanches douloureuses, les ligaments fragiles, les chevilles tordues, les Charcot, les Parkinson, et les sclérosés en plaques. Quant aux chaises roulantes, elles s’en remettront au bon vouloir des voyageurs pas trop pressés et costauds.

Nous voici dans le métro, par bonheur, comme c’est le terminus, on a une place assise.
Arrivée Gare de Lyon, (350 000 voyageurs par jour), nous voici à la recherche d’un ascenseur (raté car en construction depuis deux ans) pour aller aux quais d’embarquement SNCF.
En remplacement de l’ascenseur en construction, deux escalators étroits (dont un en panne), 350 mètres de couloirs pour trouver un autre escalator.
Si c’est l’heure de pointe, grandes chances de se faire bousculer plusieurs fois.

Nous voici enfin Hall 1. Des panneaux indiquent que « pour notre confort, la SNCF fait plein d’efforts pendant les travaux d’amélioration». La preuve, il y a quatre chaises occupées par des encore plus bancals que nous, en plein courant d’air, au milieu des bruits de marteau-piqueur.
Nous nous précipitons dans un simili bar bio qui communique beaucoup pour vendre des cafés plus chers que bons, et qui prétend faire travailler des « baristas passionnés », bar sans toilettes. (J’ai pensé au personnel).

Les personnes âgées qui viennent d’affronter les transports et n’ont eu qu’un petit répit assises devant un mauvais café tiède, repartent en expédition pour se soulager.
Car l’unique toilette de la gare de Lyon (j’insiste, 350 000 voyageurs par jour) se trouve Hall 3 sur le quai tout à gauche, c’est à dire qu’il faut traverser toute la gare, avec canne et valise, au milieu d’un tas de gens pressés de ne pas rater leur train. Train, dont le quai vient d’être indiqué 10 mn avant le départ, bonjour si on est pas dans le bon Hall.

Pour finir, le quai du train est indiqué 10 mn avant, et par bonheur on était voiture 3, ce qui fait qu’on a eu le temps de monter dedans à la bonne place.
Heureusement, on était pas voiture 25, sinon on aurait voyagé debout en voiture 5, le max que tu peux atteindre avant le départ, si t’es à 2km/h…

Voilà, ça leur fait des bonnes journées aux bancals et aux vieux quand ils prennent les transports publics privés.

Deux marches pour s’asseoir dans le bus 27

Un bar chic mais sans toilettes

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