Vendredi soir au Cicp (centre international de culture populaire) il y avait une projection du film « Memorias de Mujeres » de Virginia Martínez (Uruguay , 2005, 31min VO esp) et de témoignages vidéo de plaignantes.
il s’agit de 28 femmes uruguayennes, qui ont été emprisonnées en junte militaire de l’Uruguay, entre 1970 et 1984, dans des camps où on commence par te mettre tout nu dans une cellule, et s’en suit toutes sortes de tortures et sévices, dont on évitera les détails ici.
Le film met une distance, du coup les femmes témoignent de choses horribles, jamais dans le pathos, et même en souriant elles arrivent à te raconter, par exemple, que parmi leurs tortionnaires, elles ont reconnu leur prof de biologie qui donnait des conseils pour maintenir les personnes en vie après les interrogatoires. Ah…
Par contre quand des dames d’autres dictatures (y’a le choix en Amérique latine) sont en vrai face à toi, et racontent comment elles ont pu s’y prendre pour traîner ces ordures en justice, les témoignages vibrants d’émotion (contagieuse), on est contents qu’il y’ait du vin pour se remettre ensuite.
C’est très chouette y’avait toutes les copines argentines, chiliennes, uruguayennes, très politisées. On a passé un bon moment ensuite à refaire le monde poser des questions, dessiner des cartes, en buvant du vin et en mangeant des empanadas.
Puis en conclusion de la soirée, deux questions :
Comment l’être humain est possible du pire, de devenir un tortionnaire décérébré, partout dans le monde ? qu’est ce qui manque à ces esprits pauvres manipulés, pour qu’ils disent pour toute défense, « j’étais obligé » ?
D’après les filles, il faut se méfier de ce qui se passe en ce moment en France car on est en train d’assister à la fascisation naturelle et entendue de notre état. Avec des violences policières admises, une presse à la solde du gouvernement, une minorité qui prend des décisions sans possibilité de discussion et décide de ce qui est bon pour nous.